Le Premier ministre Bart De Wever, Maxime Prévot, Paul Magnette et Georges-Louis Bouchez sont revenus sur l’accord conclu dans la nuit entre Ursula von der Leyen et Donald Trump sur les droits de douane.
Le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) a réagi de manière prudemment positive à l’accord commercial conclu dimanche soir entre l’Union européenne et les États-Unis sur les droits de douane. Il a également félicité la présidente de la Commission, Ursula von de Leyen, pour son rôle dans les négociations.
M. De Wever a écrit dans un message sur le réseau social X qu’il était soulagé mais qu’il n’y avait pas de raison de se réjouir. Il continue de mettre en garde contre l’augmentation des droits de douane et contre un certain nombre de points non encore clarifiés dans l’accord.
« J’espère sincèrement que les États-Unis s’éloigneront de l’illusion du protectionnisme et qu’ils embrasseront à nouveau la valeur du libre-échange, pierre angulaire de la prospérité partagée », a poursuivi le Premier ministre. Bart De Wever affirme également que le marché européen devrait être renforcé au niveau interne afin de diversifier le réseau commercial mondial. « Laissons l’Europe devenir le phare d’un commerce ouvert, équitable et fiable dont le monde a désespérément besoin », insiste M. De Wever.
Pour Maxime Prévot, «ce n’est pas un accord que nous pouvons célébrer»
« Bien que cela mette fin à une période d’incertitude, ce n’est pas un accord que nous pouvons célébrer », estime le ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot (Les Engagés) dans un message envoyé lundi à Belga en réaction à l’accord commercial conclu dimanche soir entre l’Union européenne et les États-Unis.
Et de s’adresser aux entreprises : « Nous entendons vos préoccupations, et nous sommes à vos côtés. Cet accord doit être le début d’un effort plus large pour renforcer nos fondations économiques. » Le vice-Premier ministre des Engagés cite « le travail de simplification des règles de l’UE, l’approfondissement du marché intérieur, et le fait de rendre l’Europe, et la Belgique, plus attrayantes pour investir et innover. »
En outre, « nous continuerons également à explorer la diversification de nos partenariats commerciaux afin de construire une résilience à long terme et une autonomie stratégique. »
Pour le PS, il s’agit d’une capitulation
« Jamais dans toute son histoire, l’Europe n’a capitulé de la sorte face aux États-Unis« , a dénoncé le président du PS, Paul Magnette. Selon le socialiste, « cet accord est une honte! Face aux tarifs douaniers de Trump, l’Europe cède sans riposte. » Selon lui, « l’enjeu n’est pas uniquement commercial, il est existentiel: reconquérir notre autonomie, relocaliser nos industries, créer des emplois en Europe. »
Le PS appelle à une réunion d’urgence du parlement européen. Siégeant dans cette assemblée, le député européen et ancien président du parti Elio Di Rupo dénonce aussi cet accord. « L’accord conclu entre l’UE et les USA est un marché de dupes qui tuera une partie de notre économie et affectera nos travailleurs européens! », s’exclame-t-il dans un communiqué.
Selon l’ancien Premier ministre, « l’accord ‘Trump-Von Der Leyen’, censé éviter une guerre commerciale, est en réalité un coup dur pour notre économie et pour les travailleurs européens. » A ses yeux, « l’Union Européenne ne peut être à la botte des autorités américaines. » Pour le socialiste, cet accord est un échec: « L’Union européenne l’a obtenu au prix de nouvelles obligations lourdes de conséquences, qui compromettent gravement notre avenir. » Pour le député européen, la priorité absolue de l’UE doit être « de soutenir nos entreprises, nos travailleurs et le pouvoir d’achat des familles ».
«L’aboutissement d’un mauvaise politique»
« Cet accord commercial entre l’Union européenne et les USA est simplement le reflet de la faiblesse européenne« , a estimé le président du MR Georges-Louis Bouchez dans un message publié sur le réseau X.
Pour le libéral, la priorité doit être la relance de l’industrie européenne. « Et pour cela, nous devons SUPPRIMER (sic.) des règles en tout genre. La plus grande directive européenne serait celle qui supprime des dizaines de textes qui entravent notre créativité, notre production et nos investissements », suggère-t-il. Selon lui, « l’accord est mauvais, mais il est juste l’aboutissement d’une mauvaise politique qui dure depuis de très nombreuses années. Le pire est que ceux qui contestent cet accord sont les mêmes qui veulent de plus en plus de réglementation », estime-t-il.
Pour le président du MR, « la seule solution est de sortir des logiques gauchistes et écologistes qui ne prennent en compte aucune des réalités industrielles et économiques. »