Les espoirs de paix en Afghanistan sont meilleurs qu’ils ne l’ont été depuis plusieurs années, malgré une situation humanitaire grave et les violences persistantes, a estimé vendredi un haut responsable des Nations unies.
Le coordinateur humanitaire de l’Onu en Afghanistan, Toby Lanzer, a déclaré aux journalistes que même si quelque 3,6 millions de personnes sont « à un cran de la famine » et que la pire sécheresse depuis des décennies a dévasté les récoltes, la situation n’est pas totalement sombre.
« Malgré tout ça, il existe de nouvelles opportunités en Afghanistan et des espoirs de paix tout à fait fondés », a-t-il dit à Genève, avant une conférence internationale sur l’Afghanistan prévue au Palais des Nations, siège de l’Onu, la semaine prochaine.
« Cela peut sembler paradoxal, mais il y a de meilleures chances aujourd’hui que depuis de nombreuses années », a-t-il ajouté.
M. Lanzer n’a pas développé les raisons pour lesquelles il pense que les talibans seraient prêts à négocier la fin de leur insurrection vieille de 17 ans.
Accord de paix avec les rebelles talibans ?
Mais, a-t-il relevé, « il y a davantage de coordination au sein de la communauté internationale (…) et plus d’ouverture (…) pour assurer à chacun de participer à la conversation, ce qui constitue deux changements très importants ».
Le président afghan Ashraf Ghani s’est également montré confiant qu’un accord de paix puisse être trouvé avec les rebelles talibans.
« La question n’est pas de savoir si, mais quand » un accord de paix sera trouvé, a-t-il déclaré lors d’une vidéo conférence récente à l’Université Johns Hopkins de Washington.
M. Lanzer ne croit pas cependant à une percée rapide.
« Je pense qu’après 40 ans d’instabilité, on ne peut pas demander des progrès considérables en quelques mois. Je crois vraiment que cela va prendre du temps », a-t-il dit.
La conférence de la semaine prochaine à Genève est officiellement consacrée aux efforts de réforme du gouvernement afghan, mais M. Lanzer a estimé que la question de la paix allait être également abordée.
« En marge de la conférence, il va y avoir beaucoup de discussions et de rencontres bilatérales. Je pense que la paix et la stabilité figureront en bonne place », a-t-il dit.