La fumée âcre chargée de microparticules nocives qui a envahi Moscou depuis près d’une semaine présente des risques importants pour la santé, préviennent des médecins pour lesquels la seule véritable protection est de quitter les zones affectées.
Cette pollution provoquée par les tourbières en feu dépasse, suivant les jours et moments de la journée, de trois à six fois les seuils d’alerte dans la capitale russe.
L’observatoire de la qualité de l’air à Moscou a indiqué sur son site que la fumée était constituée de particules nocives d’une taille de moins de 10 microns, en particulier du monoxyde de carbone et des hydrocarbures spécifiques.
L’air pollué contient aussi des concentrations importantes d’oxyde d’azote, d’ammoniaque et d’hydrogène sulfuré. A contrario, le taux d’oxygène est lui en baisse.
Pour le docteur Pavel Loguinov, du Centre médical européen dans la capitale russe, la liste des problèmes de santé susceptibles d’être provoqués par la fumée est longue : bronchites, asthme, allergies, infections pulmonaires et oculaires. Le manque d’oxygène dans l’air peut être à l’origine de problèmes cardio-vasculaires.
Pour se protéger, les moyens sont rares. « La seule chose qui aide vraiment, c’est de partir de Moscou » en particulier pour les populations à risque », a expliqué le docteur. « Pour la respiration, les masques chirurgicaux et autres aident un peu contre les irritations mais cela ne règle pas le problème du manque d’oxygène dans l’air », souligne le médecin.
La pire canicule « en 1.000 ans »
La canicule, qui sévit en Russie depuis début juillet est la pire « en 1.000 ans » et depuis la fondation du pays, a affirmé le directeur des services météorologiques russes. « Ni nous, ni nos ancêtres n’ont été témoins d’un tel phénomène en 1.000 ans, depuis la fondation de notre pays », a déclaré ce responsable, Alexandre Frolov, dans des propos retransmis à la télévision publique. « C’est un phénomène unique qui ne trouve pas d’antécédent dans les archives », a-t-il ajouté.
Les services météorologiques ont déjà annoncé que la canicule qui frappe la partie occidentale de la Russie depuis début juillet battait tous les records, tant en températures qu’en durée, depuis l’ouverture des registres d’observations de la Russie moderne il y a 130 ans.
Après un record établi à 38,2 degrés Celsius à Moscou le 29 juillet, c’est l’ancienne capitale impériale Saint-Pétersbourg (nord-ouest) qui a enregistré un record absolu de température samedi dernier avec 37,1 degrés, selon les services météorologiques.
Le Vif.be, avec Belga