Le président américain Donald Trump rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska le 15 août pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie.
Voici ce que l’on sait de cette rencontre.
Où et quand?
Sur son réseau social Truth Social, M. Trump a annoncé vendredi que sa rencontre avec M. Poutine se tiendrait dans l’Etat d’Alaska, dans le nord des Etats-Unis, le 15 août. Le Kremlin a ensuite confirmé la rencontre et invité M. Trump à visiter la Russie prochainement.
« Je ferai tout ce que je peux pour arrêter la tuerie », avait dit jeudi M. Trump. Vendredi à la Maison Blanche, le président américain a évoqué un possible « échange de territoires » entre l’Ukraine et la Russie dans le cadre d’un futur accord entre les deux pays, sans autre précision.
Pourquoi l’Alaska?
Le choix de cet Etat a été qualifié d' »assez logique » par le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, cité vendredi par les agences russes. En effet, ce vaste territoire à cheval sur le cercle polaire arctique, qui avait été vendu aux Etats-Unis par la Russie en 1867, n’est séparée de celle-ci que par le détroit de Bering.
« La Russie et les Etats-Unis sont des voisins proches, avec une frontière commune« , a souligné M. Ouchakov. « L’Alaska et l’Arctique sont des zones où les intérêts économiques de nos deux pays se recoupent et il y a des possibilités de projets de grande ampleur mutuellement avantageux », a-t-il par ailleurs relevé, rappelant toutefois que les discussions porteraient avant tout sur l’Ukraine.
Les Etats-Unis ne reconnaissent pas la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de M. Poutine en raison de l’invasion russe du pays.
A quand remonte la dernière rencontre Trump-Poutine?
La dernière rencontre des deux dirigeants remonte à juin 2019, en marge d’un sommet du G20 au Japon, lors du premier mandat du président républicain.
Leur unique sommet bilatéral a eu lieu à Helsinki le 16 juillet 2018.
Zelensky présent?
Le président ukrainien n’a pas été convié au sommet du 15 août. Volodymyr Zelensky estime toutefois qu’une rencontre entre lui et Vladimir Poutine est une « priorité » et qu’il « est légitime que l’Ukraine participe aux négociations » concernant l’avenir de son pays.
Pour M. Poutine, les « conditions » ne sont pas réunies pour une telle rencontre, qui selon lui n’aurait de sens qu’en phase finale des négociations de paix.
Quant à Donald Trump, sa réponse a été limpide: sur la question de savoir s’il pensait que M. Poutine devait d’abord s’entretenir avec M. Zelensky avant de le rencontrer lui, le président américain a répondu « non« .
Ce à quoi le président ukrainien a répondu samedi, sur les réseaux sociaux: « Toute décision qui serait prise contre nous, toute décision qui serait prise sans l’Ukraine, serait une décision contre la paix« .
Positions irréconciliables
Entre la Russie et l’Ukraine, les positions sont encore aux antipodes. Le dernier cycle de négociations directes à Istanbul en juillet n’avait débouché que sur un nouvel échange de prisonniers et de dépouilles de soldats. Parallèlement, la Russie poursuit ses attaques aériennes mortelles sur l’Ukraine, où elle grignote chaque jour du terrain sur le front.
Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan. Inacceptable pour Kiev: « les Ukrainiens n’abandonneront pas leur terre aux occupants », a dit samedi M. Zelensky.
Kiev qui veut le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen, ce à quoi s’oppose la Russie. L’Ukraine demande aussi, de concert avec ses alliés européens, un cessez-le-feu de 30 jours, auquel se refusent les Russes.