Devant l’Assemblée générale des Nations Unies, Bart De Wever a appelé les dirigeants internationaux à mieux coopérer, et dénoncé une «logique brutale du pouvoir». Il a également assuré que la Belgique prendra ses responsabilités en investissant davantage dans la défense.
Le Premier ministre Bart De Wever s’est prononcé, jeudi, devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York, en faveur de la coopération internationale, du libre-échange et contre un monde régi par « la logique brutale du pouvoir ». « Prouvons que le destin de l’humanité n’est pas de dominer ou de souffrir, mais de coopérer », a-t-il déclaré.
Bart De Wever s’est exprimé à un moment où des organisations telles que l’Onu, mais aussi le droit international et le respect de la souveraineté, sont soumis à une forte pression, et auquel « la géopolitique se résume souvent à de la pure ‘égo-politique’« . « Je le regrette profondément. C’est pourquoi je me présente devant vous aujourd’hui pour plaider en faveur d’un monde fondé sur le respect mutuel. Un monde de commerce libre et équitable. Un monde de partenariats solides, de respect et de coopération. Un monde fondé sur le droit international. »
Défendre la paix, combattre la criminalité
Selon le Premier ministre, le monde doit faire face à de « nouvelles formes d’impérialisme » et à de « nouvelles menaces militaires ». « Ce n’est pas la voie que nous choisissons. Mais nous ne pouvons pas non plus nous permettre d’être naïfs. Quiconque aspire à la paix doit être prêt à la défendre. C’est pourquoi nous soutenons pleinement l’Ukraine », a-t-il défendu, faisant référence à l’invasion russe du pays.
Bart De Wever a, par ailleurs, assuré que la Belgique assumera « pleinement ses responsabilités », investira davantage dans la défense et poursuivra une plus grande intégration des forces armées et de l’industrie de défense avec ses partenaires européens. M. De Wever a également souligné la montée du crime organisé international comme menace pour la sécurité et plaidé pour une coopération mondiale renforcée. « Ensemble, nous pouvons ouvrir nos sociétés aux entreprises, mais les fermer à la criminalité. »
Le commerce libre plutôt que le protectionnisme
Deux jours après les critiques du président américain Donald Trump à l’égard de l’Onu et de l’Europe, Bart De Wever a dénoncé la nouvelle vague de protectionnisme. « Le commerce libre et équitable est la voie à suivre. Nous devons le chérir et le défendre. Nous devons supprimer les barrières commerciales », a-t-il encore affirmé. « Se plaindre de l’Amérique de Trump pourrait devenir un passe-temps national, mais je n’y vois pas d’intérêt« , a poursuivi M. De Wever lors d’une conversation avec des journalistes. Selon lui, l’Europe a mieux à faire: renforcer sa défense, supprimer les barrières commerciales au sein du marché unique européen et conclure des accords de libre-échange avec d’autres régions du monde.
La Belgique doit aussi travailler dur pour assainir ses finances, a déclaré le Premier ministre, à la veille d’un budget particulièrement difficile. « Si vous arrivez toujours en Europe les poches vides et lourdement endettés, on vous soupçonnera, à juste titre, de reporter vos problèmes intérieurs sur l’Europe », a-t-il relevé.
Quelques heures plus tôt, lors d’une rencontre bilatérale avec Antonio Guterres, Bart De Wever avait encouragé le secrétaire général de l’Onu par un message en latin. « Amicus certus in re incerta cemitur (C’est en période d’incertitude que l’on découvre qui sont ses véritables amis) », avait-il écrit dans le livre d’or.