Baleine échouée © Getty Images/iStockphoto

Baleines échouées au Canada, une véritable hécatombe

Depuis le 6 juin dernier, plus de huit baleines noires (dont sept en deux semaines) se sont échouées dans le golfe Saint-Laurent, au Canada. Si le nombre est impressionnant pour un si court laps de temps, il l’est d’autant plus quand on sait qu’il ne reste plus que 500 baleines noires dans le monde.

En l’espace de deux semaines, sept baleines noires ont trouvé la mort sur les côtes canadiennes. Durant la même période, quatre autres baleines se sont, quant à elles, empêtrées dans des filets de pêche. L’hypothèse première était qu’une algue avait intoxiqué les cétacés, les conduisant à s’échouer. Mais la découverte de cette huitième baleine, échouée bien après ses congénères, enterre cette hypothèse, les algues ayant une durée de vie limitée.

Les autorités canadiennes, prises de court face à ces échouements massifs, ont commandité des nécroscopies, afin d’espérer comprendre les raisons et prévenir de futurs échouements.

Une situation fréquente

Les échouements sont malheureusement monnaie courante dans le monde. On se souvient des 400 cétacés qui se sont échoués au début de l’année sur les côtes néo-zélandaises.

Certains endroits sont plus touchés que d’autres. Le Cape Cod aux Etats Unis voit s’échouer entre 200 et 300 cétacés par an, et ce, depuis plus d’une centaine d’années.

Si certaines morts peuvent être expliquées par une géographie sous-marine complexe (comme au Cape Cod), une collision avec un bateau ou un manque de nourriture, d’autres restent un mystère.

Les scientifiques tentent de trouver la réponse depuis plusieurs années. Plusieurs hypothèses ressortent souvent :

  • Des sonars défectueux dû à la pollution sonore sous-marine : Les cétacés se servent, pour la plupart, des ondes sonores pour naviguer en mer. Les activités humaines peuvent avoir une influence néfaste dessus. En 2002, des bateaux de l’OTAN procèdent à un exercice qui engendrera l’échouage de 14 baleines à bec. La nécroscopie révèlera des lésions aux oreilles internes.
  • Un effet social dangereux : Les espèces de baleines et de dauphins sont des animaux très sociables. Il est possible que tout un groupe suive un individu malade, blessé et isolé et qu’ils se retrouvent tous coincés en eaux peu profondes près des côtes avant de s’échouer.
  • Les prédateurs ou les parasites : Il est possible que les requins et les orques cherchent à piéger les mammifères marins en les poussant à nager plus près des côtes, augmentant donc le risque de s’échouer. Plus petits, mais tout aussi néfastes, des parasites peuvent désorienter les cétacés en s’attaquant à leurs sonars ou leurs cerveaux.
  • La météo : Le réchauffement climatique n’a pas des conséquences que sur terre. La température, l’acidification ainsi que le niveau des eaux augmentent, entrainant un déclin des ressources en nourriture et un besoin d’adaptation rapide pour les cétacés, ce qui n’est pas toujours possible.
  • Un instinct ancestral ? : Certains scientifiques ont élaboré une nouvelle hypothèse. La plupart des cétacés qui viennent s’échouer sont dans un état important de stress. Les cétacés étant avant tout des mammifères (marins), il est possible que confrontés à un danger, ils répondent à un instinct primitif ancestral et cherchent à rejoindre la sécurité de la terre ferme.

Le nombre de cétacés échoués a augmenté de manière inquiétante ces dernières années et les scientifiques tirent la sonnette d’alarme pour tenter de conscientiser les différents gouvernements.

Eléonore Loisel

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