
Australie: qui est Tony Abbott, le nouveau Premier ministre?
A 55 ans, le patron du parti libéral australien Tony Abbott succède à Kevin Rudd au poste de Premier ministre. Surnommé « le moine fou », cet ex-séminariste catholique et conservateur a su adoucir son image pour mener sa coaliation vers la victoire lors des élections générales.
Autrefois surnommé « le moine fou », le dirigeant du parti conservateur australien Tony Abbott s’est appliqué à polir son image et à tenir sa langue, une stratégie payante qui lui permet d’accéder au poste de Premier ministre d’Australie.
Cet ancien séminariste catholique, monarchiste -le pays a Elizabeth d’Angleterre comme chef d’Etat- et opposant au mariage gay, est réputé pour son franc-parler. Son ancienne opposante, l’ex-Premier ministre Julia Gillard, lui reprochait d’être profondément misogyne, dans un paysage politique déjà peu clément envers les femmes.
Mais le dirigeant du parti libéral (le parti conservateur) s’est efforcé d’adoucir son image. Il pose avec sa femme et ses trois filles âgées d’une vingtaine d’années et évoque ses liens avec sa soeur homosexuelle. Tout en soulignant qu’il est fermement opposé au mariage entre personnes du même sexe.
Il dit avoir « mûri »
A propos de ses gaffes, qui lui ont souvent attiré les railleries de ses opposants, il déclarait en début d’année: « j’ai certainement dit des choses que je ne dirais plus à présent ». « J’ai changé, j’aime à penser que j’ai mûri », ajoutait-il lors de l’émission 60 Minutes. Il avait mené sa formation lors des élections de juin 2010 et perdu de justesse lorsque Julia Gillard était parvenue à convaincre trois députés indépendants et un membre des Verts de la soutenir.
Lui-même avait accédé quelques mois plus tôt à la tête de son parti, au grand étonnement de tous. Il avait remporté le vote à une voix près, « dans un silence de sidération » selon la presse. « Je reconnais qu’il m’est arrivé de dire des sottises », déclarait-il lors de son premier discours de chef de parti.
Ancien journaliste, amateur de boxe…
Il est né à Londres de parents australiens le 4 novembre 1957, avant de grandir en Australie. Etudiant à l’université de Sydney, il a ensuite remporté une bourse pour Oxford. Anthony John Abbott a envisagé un temps la prêtrise et est entré au séminaire. Il a finalement opté pour le journalisme, puis une carrière politique. Elu au parlement en 1994, il était ministre de la Santé dans le gouvernement de John Howard.
Amateur de boxe, il appartient à un groupe de pompiers volontaires pendant la saison des feux de brousse, à une équipe de sauveteurs sur les plages proches de sa maison dans le nord de Sydney, et n’hésite pas à poser pour les photographes vêtu de son short de cycliste moulant en lycra noir.
Un franc-parler qui ne plait pas à tous
Ses façons d’Australien macho et sans complexe lui ont parfois causé du tort. Il avait qualifié de « connerie absolue » l’argument de la communauté scientifique qui attribue à l’action de l’homme le réchauffement climatique. Et accusé Julia Gillard d’avoir « un sourire ‘mange-merde' », avant de s’excuser platement devant le tollé provoqué. Son programme, qui se veut pro-entreprises, prévoit l’annulation de la taxe carbone payée par les grands groupes polluants et votée sous les travaillistes, la mise en place d’une politique très restrictive pour les immigrants illégaux qui arrivent en bateau sur les plages australiennes, et six mois de congés payés pour les jeunes mères.
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