Depuis trois jours, Los Angeles connaît des émeutes, suite à des manifestations contre la politique migratoire de Donald Trump. Certains quartiers sont bouclés, tandis qu’une soixantaine de personnes ont jusqu’à présent été arrêtées. Le président américain veut «envoyer des troupes».
La situation reste tendue à lundi à Los Angeles après trois jours d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants contre la politique migratoire de Donald Trump, qui affirme que la situation ne cesse de se détériorer dans la mégalopole démocrate et demande l’envoi des troupes. « Ca a l’air d’aller vraiment mal à L.A. ENVOYEZ LA TROUPE !!! », a posté Donald Trump lundi matin sur son réseau Truth Social, lançant aussi: « ARRETEZ LES GENS MASQUES, MAINTENANT ».
La police de Los Angeles (LAPD) a annoncé que le centre-ville a été déclaré zone de rassemblement interdit. « Vous devez quitter le centre-ville immédiatement », zone où circulaient les manifestants dimanche soir. Une zone du quartier d’affaires, Civic Center, a aussi été déclarée zone interdite de rassemblement.
Des images aériennes diffusées par la télévision montraient de nombreuses voitures de police roulant en cortège dans des rues désertes du centre-ville et des forces de l’ordre positionnées aux carrefours, mais aussi quelques face à face avec des petits groupes de manifestants, dispersés en différents petits groupes mobiles, selon le journaliste d’ABC7 survolant la ville en hélicoptère.
Dimanche après-midi, des dizaines de manifestants ont bloqué une autoroute pendant plus d’une heure, dans un face à face tendu avec les forces de l’ordre, qui ont procédé à quelques arrestations et fait usage de gaz lacrymogènes, y compris contre des journalistes. Au moins trois voitures ont été incendiées et deux autres vandalisées, et la soirée a commencé avec des affrontements entre les forces de sécurité et des petits groupes d’individus pour beaucoup masqués.
La police de Los Angeles a indiqué que les forces de l’ordre avaient arrêté une soixantaine de personnes jusqu’à présent, et que trois de ses membres ont été légèrement blessés. La situation a dégénéré lors d’une manifestation quand plusieurs participants « sont devenus violents », s’en prenant notamment à différents bâtiments et une voiture de police, a dit la police locale (SFPD). Le gouverneur de Californie Gavin Newsom a appelé les manifestants à le pas tomber dans ce qu’il juge être un piège tendu par le président républicain, qui exploiterait politiquement une crise dans un bastion démocrate sur un de ses thèmes principaux d’action: la lutte contre l’importante immigration illégale.
Ces heurts ont débuté vendredi dans cette ville où réside une importante population hispanique, des habitants tentant de s’interposer face aux arrestations musclées d’immigrés menées par la police fédérale de l’immigration (ICE). Des agents s’étaient nt rassemblés à Paramount, ville de la banlieue de Los Angeles très majoritairement hispanique, près d’un grand magasin de bricolage Home Depot, où des travailleurs viennent traditionnellement proposer leurs services pour la journée. S’apprêtaient-ils à arrêter des personnes sans papiers ou se rassemblaient-ils simplement à cet endroit en vue d’une autre opération? Cela n’a pas été déterminé. Mais des manifestants ont commencé à se regrouper, certains jetant des objets sur les forces de l’ordre ou tenant d’empêcher un autocar de quitter les lieux. Les agents les ont repoussés à l’aide de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain et son gouvernement ont multiplié les initiatives pour expulser un maximum de sans-papiers du pays, tout en cherchant à étendre leurs prérogatives en la matière.