Le président américain Donald Trump a menacé, dimanche, d’imposer 10% de droits de douane supplémentaires aux pays qui « s’alignent » sur les Brics, un groupe de dix grands pays émergents (dont Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud).
« Tout pays s’alignant sur les politiques anti-américaines des Brics se verra appliquer un droit de douane SUPPLEMENTAIRE de 10%. Il n’y aura pas d’exception à cette politique », a écrit M. Trump sur la plateforme Truth Social, sans plus de précisions. Il a également annoncé que les premières lettres menaçant de droits de douane exorbitants les pays récalcitrants à conclure un accord commercial avec Washington seront envoyées lundi à 18h HB.
Les Brics ont exprimé leurs « sérieuses préoccupations » face aux droits de douane « unilatéraux ». De telles mesures « affectent les perspectives de développement économique global », ont alerté les Brics, qui représentent près de la moitié de la population mondiale et 40% du PIB de la planète. Mais les dirigeants se gardent de nommer les Etats-Unis et Donald Trump, alors que de nombreux pays, dont la Chine, sont engagés dans des négociations avec Washington sur le sujet.
«Un effondrement du multilatéralisme»
Hôte du sommet annuel des Brics, le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a ouvert la réunion sur un sombre tableau de la coopération internationale. « Nous assistons à un effondrement sans précédent du multilatéralisme », a-t-il lancé. Le sommet est en outre affaibli par l’absence de certains poids lourds, à commencer par le président chinois Xi Jinping, qui, pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2012, n’y participe pas. Son pays est pourtant la puissance dominante du bloc.
Le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre présumé en Ukraine, n’a pas non plus fait le déplacement. S’exprimant en visioconférence, il a cependant fait l’éloge des Brics, jugeant que « le système unipolaire dans les relations internationales (…) appartient désormais au passé ».