Avec 17 millions d’âmes, les habitants de Kinshasa vivent les uns sur les autres. Pour répondre au problème, la RDC veut étendre sa capitale. Cette nouvelle cité pourrait accueillir 5 millions de personnes. Les porteurs du projet espèrent le concrétiser en huit ans, mais ont besoin pour cela de pas moins de 50 milliards de dollars.
Avec ses 17 millions d’habitants, Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, suffoque, elle qui a été érigée par le pouvoir colonial belge pour en abriter 500.000 à un million. Pour la désengorger, la RDC a lancé un vaste projet d’extension, baptisé Kia Mona. Cette nouvelle cité, dont la construction est estimée à plus de 50 milliards de dollars, devrait s’étendre à une cinquantaine de kilomètres de Kinshasa sur plus de 43.000 hectares et accueillir 5 millions de personnes.
Pour concrétiser ce projet faramineux, des partenariats public-privé sont indispensables. Pour les dénicher, le promoteur financier de Kia Mona, Carousel Finance, organise des forums dans différentes régions du monde afin de présenter l’avancement de l’initiative. C’était l’objectif d’un petit-déjeuner organisé, vendredi matin, à l’ambassade de la RDC, à Bruxelles, réunissant un parterre de parties prenantes.
Entre embouteillages et inondations
L’engorgement de la capitale congolaise entraîne non seulement des problèmes de circulation, avec des embouteillages monstres, mais aussi des inondations et un ralentissement économique de la capitale, avance Thierry Katembwe, coordinateur du Comité stratégique de supervision du projet d’extension de la ville de Kinshasa, organe officiel mis sur pied l’an dernier. Pour l’État congolais, il n’existe dès lors pas d’autre option possible que d’étendre la capitale.
Plusieurs entreprises privées étaient de la partie, mais aussi des représentants du monde culturel et académique, ainsi que de nombreux ambassadeurs africains, a exposé Jafar Hilali, représentant de Carousel Finance. L’objectif du projet d’extension de la capitale congolaise est de « créer une véritable cité de vie« , avec non seulement une zone économique mais aussi résidentielle, et une panoplie de services proposés à la population comme un hôpital, des écoles, etc.
Construire une cité en huit ans
Après avoir présenté le projet à Paris, et prochainement à Londres, la campagne de promotion faisait une halte à Bruxelles, en raison des « liens historiques » entre la RDC et la Belgique. « On implique la Belgique car elle connaît très bien la RDC et peut aider d’un point de vue politique » à la concrétisation du projet, souligne M. Hilali.
Une partie du projet est déjà en bonne voie, avec notamment la réalisation d’une cité industrielle sur une superficie de 7.500 hectares, financée par la Chine. Une plateforme hospitalière et un complexe hôtelier devraient, eux, être développés par le consortium belgo-marocain IIDG/TGCC et BPI France tandis qu’un projet de transport fluvial est porté par la société congolaise MJ Center. Selon Thierry Katembwe, ces projets devraient démarrer en juin.
« L’objectif est de réaliser l’entièreté du projet en huit ans, avec les plus grandes phases réalisées sur les quatre premières années », indique M. Katembwe.
