Couverts en plastique, brosses à dents, appareils électroniques et piles: il y a encore trop d’erreurs dans les sacs PMC, signale Fost Plus. 14% des déchets collectés dans les sacs bleus ne devraient pas y être. Cela peut entraîner des conséquences à la fois coûteuses et dangereuses.
On le sait, une bouteille en plastique ou une canette de soda finit logiquement dans un sac bleu. Quid des barquettes alimentaires? Depuis 2021, elles aussi vont dans cette poubelle. Mais qu’en est-il des couverts en plastique ou du papier aluminium? Surtout pas avec les PMC! Or, ces erreurs, très fréquentes, tendent à se multiplier, constate Fost Plus. Près de 14% des déchets collectés par cet organisme agréé pour la gestion des emballages ménagers ne sont pas destinés aux sacs PMC. «La notion d’emballage est parfois mal comprise par les consommateurs», remarque Adriaan Lowet, Manager Products & Campaigns.
Pour rappel, PMC signifie «emballages Plastiques, emballages Métalliques et Cartons à boissons». «Dans la tête de certaines personnes, une brosse à dents est en plastique. Elle devrait donc aller dans le sac PMC. Mais ce n’est pas le cas», illustre Adriaan Lowet. Il mentionne aussi d’autres objets souvent retrouvés dans les centres de tri, comme des sandales, des appareils électroniques ou même de petites piscines pour enfants.
Des erreurs dans les sacs PMC qui passent entre les mailles du filet
Les PMC sont triés dans six centres membres de Fost Plus. Ensemble, ils ont traité 322.000 tonnes de PMC collectés en 2024, dont 71% ont pu être recyclés (une hausse de 3% par rapport à l’année dernière). Pour y arriver, des technologies avancées sont utilisées, comme des séparateurs aérauliques (windshifters), des séparateurs à courants de Foucault et des séparateurs balistiques. Près de 26 appareils NIR (proche infrarouge) séparent les emballages PMC en seize types de matériaux distincts. Les centres peuvent aussi compter sur trois robots pour assister le contrôle manuel et réduire la contamination des flux de déchets triés.
Les déchets non conformes aux PMC sont séparés: ce sont les résidus. Ils sont généralement détectés automatiquement, mais certains d’entre eux passent par les mailles du filet et sont manuellement retirés par des employés. «On a progressivement constaté une hausse du nombre de résidus», rapporte Adriaan Lowet, qui évoque une hausse depuis la mi-2024. Ce problème serait davantage marqué dans les grandes villes du pays. Selon Fost Plus, les tonnes de résidus recensées chaque année coûtent approximativement 40 millions d’euros à la collectivité.
«De manière générale, c’est assez bien compris, mais de la confusion subsiste parfois malgré tout.»
Renaud De Bruyn
Conseiller déchets chez Ecoconso
L’extension des déchets autorisés dans le sac bleu semble avoir, paradoxalement, installé une certaine confusion dans l’esprit de la population. L’association Ecoconso le remarque également: «Quand on organise des stands ou des animations de prévention, on voit que de manière générale, c’est assez bien compris, mais que de la confusion subsiste parfois malgré tout, admet Renaud De Bruyn, conseiller déchets. Mais il faut reconnaître que les règles évoluent régulièrement, ce qui entretient la confusion. Pendant des années, le pot de yaourt n’allait pas dans le sac bleu, puis ça a changé. Enormément de déchets peuvent être mis dans ce sac, mais il existe des règles, comme le fait de retirer l’opercule. C’est assez complexe», fait-il remarquer.

Adriaan Lowet relativise: l’erreur est humaine et inévitable. «L’idéal serait que la quantité de résidus soit en dessous des 10%. On serait déjà content en passant de quatorze à douze ou onze pour cent. On doit être réaliste: on n’atteindra jamais 0% de résidus».
«Cela peut causer de petits incendies.»
Adriaan Lowet
Manager Products & Campaigns chez Fost Plus
Toutefois, certains déchets retrouvés dans les sacs PMC dépassent les limites de l’acceptable. Les centres de tri trouvent régulièrement des piles et batteries dans les sacs bleus. Outre les actes de négligence, celles-ci accompagnent souvent des appareils électroniques, également jetés dans un sac PMC. «Cela peut provoquer de petits incendies, dangereux pour les employés comme pour les infrastructures», alerte-t-il. Des incidents se produisent fréquemment, heureusement sans faire de blessés jusqu’à présent, mais avec des risques bien réels.
Bebat, Recupel et Fost Plus s’unissent d’ailleurs pour la première fois pour une campagne de communication visant à sensibiliser sur le risque que représentent les piles, les batteries et l’électro qui se retrouvent dans nos flux de déchets. Il est important de les rapporter dans un point de collecte.
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Comment diminuer le nombre d’erreurs dans les sacs PMC? Pour Fost Plus, iI est essentiel de poursuivre les efforts de sensibilisation, mais aussi de renforcer la formation des collecteurs de déchets: «Le premier contrôle se fait sur le trottoir. Le collecteur peut refuser de prendre un sac PMC lorsqu’il découvre des déchets qui ne devraient pas s’y trouver, visuellement, via le poids ou le bruit», explique Adriaan Lowet, qui admet que les collecteurs n’ont pas toujours le temps de vérifier chaque sac.
Malgré tout, la Belgique n’a pas à rougir: elle figure parmi les bons élèves du tri sélectif en Europe avec 839.000 tonnes de déchets recyclés en 2024 (18% de plus qu’en 2023). Dans le détail, chaque Belge a trié en moyenne 25,5 kg de PMC, 24,7 de papier-carton et 28,7 de verre, soit près de 80 kg de déchets au total.