Impact réforme des pensions
© Belga Image

«70% des personnes ne ressentiront aucun impact» de la réforme des pensions, assure Jan Jambon

Sept citoyens sur dix ne ressentiront aucun impact de la réforme des pensions que va mettre en œuvre le gouvernement Arizona, affirme le ministre des Pensions, Jan Jambon. Dans l’opposition, les critiques restent néanmoins vives.

Les syndicats ont publié, cette semaine, les dernières estimations du Service Fédéral des Pensions (SFP) sur l’application de la réforme des pensions qui instaurera un malus pour les travailleurs qui partiraient trop tôt à la retraite, un plafonnement rétroactif des périodes assimilées, etc. Environ 30% des travailleurs subiraient un impact négatif et perdraient en moyenne 318 euros par mois, soulignent les trois syndicats.

Ces révélations ont échauffé l’opposition à gauche, mais aussi au Vlaams Belang. Les critiques ont été vives. Ludivine Dedonder (PS) a accusé le gouvernement de faire 4 milliards d’euros d’économies alors qu’il « fait des cadeaux » aux entreprises et surtout à leurs dirigeants. « Vous allez plonger dans la pauvreté des milliers de personnes« , a lancé Sarah Schlitz (Ecolo-Groen). L’une et l’autre ont dénoncé les effets de mesures qui toucheront surtout les femmes. « 70% des femmes seront concernées par vos sanctions », a assuré Mme Dedonder.

Le ministre des Pensions, Jan Jambon, a déploré cette fuite d’informations confidentielles organisée par les syndicats. Elle constitue à ses yeux une rupture de confiance. Il conteste également leur analyse. « Le service fédéral des pensions est convaincu qu’une large majorité (66 %) des personnes ayant pris une retraite anticipée et 74 % des personnes ayant pris leur retraite à l’âge légal (65 ans) n’auraient subi aucun impact négatif sur le montant de leur pension si les nouvelles règles de 2033 avaient été applicables en 2023 », a-t-il affirmé. « 70% des personnes ne ressentiront aucun impact. Soit 7/10e de nos citoyens. Ceux qui travaillent suffisamment et cotisent ne subiront donc absolument aucune perte ».

La réforme vise à renforcer le lien entre le travail et la constitution d’une pension. La prise en compte des périodes assimilées au cours de la carrière, c’est-à-dire les périodes où le bénéficiaire n’a pas travaillé, sera limitée. À partir de 2027, les périodes assimilées représentant plus de 40% de la carrière ne seront plus prises en compte dans le calcul de la pension des salariés et des indépendants. Cette limite de 40% diminuera chaque année jusqu’à atteindre 20% en 2031.

La réforme n’introduit absolument aucune discrimination fondée sur le sexe, a encore soutenu le ministre. Les périodes consacrées aux soins, à la maladie et au chômage temporaire sont exclues de ce plafond. Les travailleurs ayant des carrières fragmentées ou occupant des emplois à temps partiel ne sont pas structurellement désavantagés. Le congé de maternité est entièrement pris en compte pour déterminer la date de départ à la retraite et le montant de la pension.

« Nous concentrons le plafond principalement sur les périodes de chômage de très longue durée, c’est-à-dire sur les périodes durant lesquelles une personne aurait pu travailler, mais ne l’a pas fait. Notre choix est parfaitement défendable. Personne ne peut justifier le fait qu’une personne ayant été sans emploi pendant toute sa carrière ou presque puisse, au final, percevoir une pension supérieure à celle d’une personne qui, pendant toute sa carrière, a effectivement travaillé et cotisé », a dit M. Jambon.

Expertise Partenaire