Selon Jan Jambon, si la réforme des pensions était appliqué dès aujourd’hui, un travailleur sur quatre serait impacté par un malus.
Si l’on appliquait aujourd’hui la réforme des pensions et son système de bonus-malus, une personne sur quatre qui prend sa pension de manière anticipée dès qu’il est possible de le faire serait concernée par un malus sur le montant mensuel touché. Cette précision a été donnée mercredi en commission de la Chambre par le ministre des Pensions Jan Jambon (N-VA), en réponse à une question de l’élu communiste Kim De Witte.
Le malus est prévu pour ceux qui cessent de travailler avant l’âge légal de la retraite, sans avoir accumulé les jours de travail normalement requis. La condition est double: 35 ans de carrière avec au moins 156 jours de travail effectif par an, et 7.020 jours de travail effectif sur l’ensemble de la carrière. Si cette double condition n’est pas satisfaite au moment de la pension anticipée, un malus devra s’appliquer.
L’introduction de ce malus a été reportée, au début de 2027. Mais le gouvernement a également récemment changé un élément: les jours de maladie seront intégralement comptabilisés comme des jours de travail dans le calcul de la carrière prestée.
«Un incitant à rester actif»
En tenant compte de cette adaptation, 75% des personnes qui ont récemment pris leur pension anticipée remplissent la double condition qui leur fait éviter le malus. Si les jours de maladie ne sont pas comptés comme du travail, on tomberait à 70%, selon les calculs du ministre. Ces calculs ne tiennent pas compte d’éventuels changements de comportement suivant l’application de la réforme, souligne Jan Jambon. Des travailleurs pourraient décider, sur base de leur carrière individuelle, de reporter de quelques mois ou d’un an la prise de leur pension.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle de nombreux pays de l’OCDE ont un tel système de malus, indique-t-il: «Cela crée clairement un incitant à rester actif au-delà de la date de la pension anticipée.» Un constat nuancé par l’élu PTB, selon lequel la plupart de ces pays ont un âge légal de départ à la retraite plus bas ou des montants plus élevés.
Un plus pour les femmes
La prise en compte des jours de maladie comme des jours prestés change surtout la donne pour les femmes. Sur la base des données de 50.000 personnes ayant récemment pris leur pension anticipée, il apparaît que 18,9% des hommes et 47,6% des femmes ne remplissent pas la double condition au moment de la première date possible, si la maladie n’est pas assimilée. Si elle l’est, les mêmes pourcentages passent à 12,6 et 36,7.