Entre le prix des abonnements Proximus et celui de l'eau à Bruxelles, le passage à l'an neuf va coûter plus cher à de nombreux belges.
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Abonnements mobile, eau, timbres: ce qui vous coûtera plus cher dès le 1er janvier

Le Vif

Entre le prix des abonnements Proximus et celui de l’eau à Bruxelles, le passage à l’an neuf va coûter plus cher à de nombreux Belges. Les consommateurs auront néanmoins quelques bonnes surprises également.

L’eau plus chère à Bruxelles

Vivaqua, fournisseur de l’eau en Région bruxelloise, augmentera ses tarifs de 12,5% dès le 1er janvier 2026, a confirmé Brugel, le régulateur bruxellois en charge du contrôle du prix de l’eau, du gaz et de l’électricité. Celui ce dernier, cet ajustement des prix implique, pour un ménage moyen consommant 62 mètres cubes par an, une hausse annuelle de 41,5 euros, soit environ 1,7 euro par mois et par personne.

Vivaqua a justifié cette augmentation par un important taux de factures non payées. Brugel estime que le taux annoncé par le fournisseur d’eau de 1,5% d’impayés était sous-estimé par rapport à la réalité des pertes enregistrées, plutôt de l’ordre de 4%. Cette croissance demeure toutefois un «rattrapage exceptionnel», prévient le régulateur, qui affirme que cette mesure «ne se reproduira pas les années suivantes».

Augmentation des prix chez Proximus

La compagnie de télécoms Proximus augmentera les tarifs de la plupart de ses packs. Les packs Flex (à l’exception du Flex + lancé en mars 2025) grimperont ainsi de 2 à 4 euros, selon les options prévues, de même que les packs Beats. La hausse sera de 3 à 4 euros pour les packs Epic Combo. Pour le pack de la marque sœur Scarlet Trio, le tarif augmentera de 3 euros.

Les abonnements mobiles connaîtront pour leur part une croissance d’un euro, contre 3 euros pour un abonnement simple à l’internet fixe. Pour le téléphone fixe, l’augmentation sera de minimum 1,75 euro. Cela concerne également le tarif social qui passera à 24,48 euros par mois dès la nouvelle année. Les tarifs par appel et par minute seront plus chers de 0,10 euro.

Les options TV connaîtront aussi l’inflation, avec une augmentation d’un euro pour l’option TV Replay + ou pour la location d’un deuxième décodeur TV. Un prix plus élevé de 0,50 euro est aussi prévu pour le prêt d’un Wi‑Fi Booster.

Proximus justifie cette adaptation des prix par «l’augmentation continue des coûts» liés aux salaires et aux matériaux.

Taxe sur les plus-values

La taxe sur les plus-values financières entrera en vigueur le 1er janvier 2026. Issue du récent accord budgétaire fédéral, la mesure devra, espèrent ses auteurs, rapporter 500 millions d’euros en vitesse de croisière. Début décembre, le gouvernement fédéral s’est mis d’accord sur un régime transitoire pour rendre cela possible en attendant l’adoption de la loi.

Pendant la période transitoire entre le 1er janvier et l’adoption de la loi, les banques ne prélèveront pas la taxe lors de la vente de titres, sauf si le client en fait la demande expresse. Ce qui impliquera pour le contribuable de déclarer la plus-value dans sa déclaration fiscale.

En principe, la banque devrait se charger de retenir la taxe sur la plus-value (opt-in) lorsqu’une personne vend un produit financier. Il sera possible aussi de préférer un opt-out. Dans ce cas, la banque ne prélève pas la taxe, mais le vendeur doit déclarer lui-même les plus-values dans sa déclaration d’impôts.

Itinérance en Ukraine et en Moldavie

L’Ukraine et la Moldavie seront ajoutées à la liste des pays intégrant «l’espace d’itinérance aux tarifs nationaux», selon une décision du Conseil de l’Union européenne. Cela signifie que les Belges se déplaçant en Ukraine ou en Moldavie paieront leurs données mobiles, appels et SMS au même prix qu’en Belgique et que les appels et SMS émis de la Belgique vers l’Ukraine ou la Moldavie seront facturés au tarif de la zone UE.

L’Ukraine et la Moldavie rejoignent ainsi une liste composée de l’ensemble des pays de l’Union européenne, mais aussi d’Andorre, de Gibraltar, de l’Islande, du Liechtenstein, des départements et territoires d’outre-mer français, du Royaume-Uni et de Saint-Marin.

Baisse de la TVA sur les pompes à chaleur

Le taux de TVA applicable sur les pompes à chaleur passera de 21 à 6%, ressort-il d’un arrêté royal approuvé par le gouvernement fédéral. La mesure, déjà mise en œuvre durant la crise énergétique jusqu’à fin 2024, sera appliquée pour une période de cinq ans, jusqu’à fin 2030.

La réduction de la TVA était prévue dans l’accord de gouvernement. Ce taux ne sera toutefois pas applicable sur les pompes à chaleur hybrides.

«Avec cette décision, le gouvernement envoie un message clair et positif: les investissements dans les énergies renouvelables et les systèmes de chauffage innovants sont activement soutenus. Les pompes à chaleur jouent en effet un rôle considérable dans la lutte contre le changement climatique et dans la transition vers une économie neutre en carbone», a commenté le ministre des Finances Jan Jambon par voie de communiqué.

Contrats bihoraires: plus d’heures creuses

Le tarif bihoraire, qui établit une distinction entre les heures «pleines» et «creuses», suivra une nouvelle plage horaire en Wallonie à partir du 1er janvier. De nouvelles heures creuses seront actives de 11h à 17h tous les jours. La consommation d’électricité durant les heures pleines est facturée à un tarif plus élevé que celle enregistrée pendant les heures creuses. Celles-ci englobent pour le moment la nuit, de 22h à 7h, et tout le week-end.

Les chaudières à mazout, c’est terminé

Les habitants de Wallonie ne pourront plus installer de chaudières au mazout ou au charbon dans les bâtiments neufs, qu’ils soient résidentiels ou pas. Le 1er janvier 2027, cette interdiction s’étendra à tous les bâtiments qui ont fait l’objet d’une rénovation profonde et qui peuvent dès lors être assimilés à du neuf. Une interdiction d’installation, de modernisation et de remplacement des chaudières au mazout vaudra alors dans tous les bâtiments, à condition qu’un réseau de gaz naturel soit disponible.

En 2031, l’interdiction de remplacement s’appliquera à tous les bâtiments.

Indépendants et entreprises: tous sur Peppol

Toutes les entreprises belges assujetties à la TVA devront utiliser des factures électroniques structurées entre elles. Il s’agit de factures échangées directement entre les logiciels des deux entreprises, mais aussi pour les entreprises ne traitant qu’avec des particuliers. L’envoi d’une facture en PDF par e-mail ou via une plateforme ne suffira donc plus, a expliqué le SPF Finances.

Toute entreprise assujettie à la TVA tombera sous le coup de cette obligation.

«Les factures électroniques structurées seront envoyées via un réseau décentralisé, dénommé Peppol. Pour envoyer et recevoir les factures, le logiciel de facturation ou de comptabilité établira une connexion sécurisée avec ce réseau Peppol, auquel le client ou le fournisseur est également connecté. Grâce à ce réseau, les données sont échangées de manière sécurisée et structurée entre les différentes applications», précise le SPF Finances.

L’administration a ajouté qu’une période de tolérance «temporaire» de trois mois est prévue en début d’année, et qu’aucune sanction ne sera appliquée aux entreprises qui auront déjà entamé les démarches avant la mise en œuvre de la loi. En cas de manquement à cette obligation, les sociétés risquent des sanctions allant de 1.500 à 5.000 euros.

Les dons moins déductibles

La déduction fiscale des dons passe de 45% à 30% à partir de l’année d’imposition 2026, avec application à tous les dons faits depuis le 1er janvier 2025. De nombreuses organisations s’inquiètent des conséquences de cette réduction. Les conditions d’octroi d’une attestation fiscale ne changent cependant pas. Le montant annuel minimum pour avoir droit à une attestation fiscale reste fixé à 40 euros, mais il entraînera un avantage fiscal de 12 euros, contre 18 auparavant. La déductibilité fiscale s’applique uniquement aux dons directs à une institution ou organisation agréée.

A l’annonce de la réduction de la déductibilité fiscale, plus de 470 organisations belges avaient publié une lettre ouverte pour mettre en garde contre ses conséquences. L’organisation 11.11.11, Amnesty International ou encore la Fondation Roi Baudouin qualifient la mesure d’«attaque contre la générosité», qui menace des milliers d’initiatives. Selon les signataires de la lettre ouverte, les dons d’au moins 40 euros génèrent 362 millions d’euros annuels pour 2.500 associations et fondations reconnues, un montant qui a doublé en dix ans. Ils affirment que l’économie de 40,26 millions d’euros par an pour le budget de l’Etat contraste fortement avec le préjudice social de la mesure.

Augmentation des chèques-repas

A partir du 1er janvier, des chèques-repas d’une valeur maximale de 10 euros (au lieu de 8 euros) pourront être accordés. Le conseil des ministres avait déjà définitivement approuvé l’arrêté royal à cet effet. L’augmentation n’est pas automatique. Ce sont les employeurs qui décident de relever le montant, via une convention collective ou un accord individuel.

Le texte de l’arrêté royal prévoit une augmentation de 2 euros (de 6,91 à 8,91 euros) de l’intervention maximale de l’employeur pour les chèques-repas exonérés de cotisations ONSS.

Des timbres plus onéreux

bpost augmentera les prix des timbres et des envois de colis, avec une hausse sera nettement supérieure à l’inflation. Les timbres ordinaires (non prioritaires) pour les envois nationaux coûteront désormais 1,63 euro pièce (1,68 euro pour les timbres thématiques) et 1,58 euro à l’unité lors de l’achat d’un carnet de dix. Cela représente une hausse de neuf ou dix centimes, soit environ 5,7 à 6,5%, par rapport à 2025.

Les timbres prioritaires seront vendus 2,52 euros pièce et 2,47 euros l’unité en cas de commande par dizaine. Une croissance de quatorze ou quinze centimes, ce qui correspond à 5,8 à 6,3% de plus comparé à l’année précédente.

Les envois recommandés vers la Belgique coûteront au minimum 9,85 euros par pièce, soit une hausse de 58 centimes ou 6,3% sur un an.

Les timbres internationaux, tant pour l’Europe que pour le reste du monde, grimperont de 17 centimes (5,4 à 6,1% d’augmentation).

Dans le même temps, l’envoi de colis vers une adresse coûtera entre 7,10 et 18,55 euros selon le poids et l’achat d’une garantie ou non, si les timbres sont achetés en ligne. Vers un point poste, les tarifs iront de 5,40 à 14,35 euros. Ces prix seront ainsi 3,3 à 16,3% plus élevés qu’en 2025.

Pour les personnes qui envoient leur colis depuis un bureau de poste, les tarifs débuteront à 8,60 euros, soit une croissance de 3%.

Les envois internationaux ne connaissent, pour leur part, aucun changement.

bpost souligne qu’en plus de l’augmentation moyenne d’environ 6% des tarifs postaux nationaux, une augmentation supplémentaire de 3% pourrait suivre en 2026 «si l’inflation s’avère plus élevée que prévu».

Pension alimentaire

L’avantage fiscal pour les personnes qui versent une pension alimentaire diminuera progressivement pour atteindre 50%. La déductibilité passe à 70% pour 2025, contre 80% les années précédentes. En 2026, l’avantage diminuera à 60%, puis à 50% à partir de 2027.

La mesure concerne les pensions alimentaires versées aux enfants ou à l’ex-conjoint après une rupture, mais aussi les frais de maison de repos que les enfants paient pour leurs parents.

Les allocations versées à des pays hors de l’Espace économique européen (EEE) ne seront par ailleurs plus déductibles.

Selon les calculs du Gezinsbond, une personne versant chaque mois une pension alimentaire de 300 euros bénéficie pour l’instant d’un avantage fiscal de 1.440 euros par an. En réduisant la déductibilité fiscale à 50%, l’avantage atteint 900 euros, soit une perte de 540 euros par an. Sur quinze ans, la perte est estimée à 8.100 euros.

Electricité: augmentation du tarif sociale

Le tarif social pour l’électricité sera en hausse de 9% pour la période janvier-mars, par rapport à la période octobre-décembre. Il en coûtera 24,795 centimes d’euro le kilowattheure pour le tarif monohoraire (TVA comprise), alors que pour le tarif bihoraire, le prix du kilowattheure passera aussi à 24,795 centimes d’euro de jour et à 22,836 centimes d’euro de nuit. Le tarif exclusif de nuit augmentera à 19,245 centimes d’euro le kWh.

Concernant le gaz naturel et la chaleur, le tarif social baissera de 4,9% et sera de 4,514 eurocentimes le kWh. Le tarif social est un tarif réduit pour certaines catégories de personnes ou de ménages. Il est le même pour tous les fournisseurs d’énergie. La CREG en fixe le montant chaque trimestre.

La distribution de gaz et d’électricité en hausse à Bruxelles

Les tarifs de distribution de l’électricité et du gaz à Bruxelles augmenteront pour avoisiner les 50 euros par an. Il faudra en outre débourser un montant spécifique pour renforcer un point de raccordement pour placer une borne de recharge électrique ou installer une pompe à chaleur.

Les nouveaux tarifs, valables pour une période de cinq ans, «reflètent une approche équilibrée entre la maîtrise des coûts pour les ménages bruxellois, le soutien à la transition énergétique et l’incitation à une gestion efficiente des réseaux», selon Brugel, le régulateur du marché bruxellois de l’énergie.

La facture de distribution d’un ménage bruxellois moyen consommant 2.104 kWh d’électricité par an augmentera de 26,58 euros en 2025, soit une hausse de 11,6% par rapport à 2024. Cette facture évoluera ensuite de 5,1% en 2026 et de 4,3% en 2027.

Les tarifs de transport 2025, validés par le régulateur fédéral, augmenteront, eux, de plus de 60% et toucheront un client bruxellois moyen à hauteur de 17,70 euros par an.

Pour le gaz, un ménage consommant 12.000 kWh par an subira une augmentation de 23 euros des frais de distribution l’an prochain, soit 12,70% de plus que cette année. Les hausses resteront ensuite limitées à 1,8% pour les années suivantes, selon le régulateur. Pour un client moyen, les frais de distribution et de transport augmenteront d’environ 67 euros entre 2024 et 2025, soit 5,60 euros par mois.

Les hausses tarifaires seront plus prononcées pour les utilisateurs en moyenne tension, dont la composante distribution augmentera de 14,60% en 2025.

La partie «distribution» représente environ un tiers de la facture d’électricité et un cinquième de la facture de gaz d’un client résidentiel bruxellois, situe Brugel.

Un tarif spécifique a en outre été introduit pour le renforcement des points de raccordement de plus de 9,2 kVA (par exemple pour placer une borne de recharge ou installer une pompe à chaleur). L’objectif de ce tarif est de conscientiser les utilisateurs du réseau sur le dimensionnement optimal de leur raccordement en fonction de leurs usages et de financer de manière plus équitable le développement du réseau à basse tension.

Les personnes qui souhaitent une connexion plus puissante que les 9,2 kVA devront payer 54 euros par kilovoltampère à partir de l’année prochaine. L’amplification de la connexion n’est toutefois pas nécessaire pour une borne de recharge traditionnelle, ni pour la plupart des pompes à chaleur, selon Brugel. En revanche, pour ceux qui souhaitent faire fonctionner à la fois leur borne et la pompe à chaleur, un renforcement peut s’avérer nécessaire.

Retrouvez également ce qui changera pour les Belges en matière de santé, de travail et de mobilité, dès le 1er janvier 2026.

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