La Cour des compte motive l’ouverture d’une information judiciaire pour «irrégularités». Cette dernière va établir si des infractions pénales ont été commises.
«L’office central pour la répression de la corruption (OCRC) a été chargé d’analyser les irrégularités pointées par la Cour des comptes afin de déterminer si des infractions pénales en matière de marché public auraient été commises», précise le ministère public. Ce dernier se refuse à faire davantage de commentaires, dans l’intérêt de l’enquête.
Ce que dit l’audit de la Cour des comptes
La Cour des comptes a audité la conduite du projet porté par la STIB et Beliris. Elle décrit des faiblesses de pilotage et de légalité des marchés, des études préparatoires jugées insuffisantes et des documents d’appel d’offres comportant des erreurs. Elle pointe un manque de transparence et de prudence dans la gestion, des difficultés de coordination entre acteurs et une planification incohérente.
Sur le plan financier, la Cour situe la mise en service complète à l’horizon 2035, pour des dépenses approchant cinq milliards d’euros, alors que le projet initial visait moins d’un milliard et une finalisation en 2020. Elle chiffre aussi un besoin de financement proche de quatre milliards pour la Région. Elle recommande une réévaluation coûts-avantages et un renforcement du pilotage et de la transparence.
Réactions et suites institutionnelles
La STIB conteste des affirmations relayées après la présentation du rapport. Elle affirme avoir transmis plus de 72.000 documents à la Cour, dénonce des «déclarations inexactes et préjudiciables» et dit attendre sereinement une commission parlementaire sur le dossier.
Au parlement bruxellois, une commission spéciale doit entendre les parties concernées, dont la STIB, Bruxelles Mobilité et Beliris, à la suite du rapport.