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«La croissance belge est très faible depuis l’invasion russe de l’Ukraine»

La guerre commerciale devrait ralentir la croissance mondiale. La Belgique est également touchée.

Alors qu’elle a incité les Américains à acheter ailleurs dans le monde au premier semestre, la guerre commerciale devrait jeter un léger froid sur l’économie mondiale qui croîtra plus doucement sur les six prochains mois. Tensions géopolitiques et décisions américaines rendent l’environnement particulièrement incertain, pointe ING dans ses prévisions économiques et financières.

Concernant les droits de douane américains, Peter Vanden Houte, économiste en chef d’ING Belgique, s’attend à ce qu’ils soient globalement légèrement inférieurs à 15% pour l’ensemble de l’économie européenne. L’impact sur le PIB belge serait compris – à court terme –  entre -0,11 et -0,26% et entre -0,14 et -0,33% sur le PIB européen. « Etat donné que le Royaume-Uni, avec lequel les Etats-Unis ont un excédent commercial, a accepté un droit de douane américain de 10%, il est clair que ce sera un minimum à l’encontre de l’UE », argumente-t-il.

Tous les secteurs ne seront pas touchés de la même manière: les droits sur l’aluminium et l’acier ainsi que sur l’automobile seront plus élevés que la moyenne et ce sera, anticipe ING, très probablement aussi le cas du secteur pharmaceutique.  Par contre, d’autres secteurs devraient être épargnés, et ce sont ceux-là que viseront les investisseurs, à commencer par les banques et la tech. Ce dernier « secteur est globalement protégé de la guerre commerciale en raison de la forte dépendance » des différents marchés, pointe Vincent Juvyns, chef stratégiste d’ING Belgique. De plus, le secteur présente des bénéfices plus résilients que d’autres secteurs, ajoute-t-il. « Toutes ces entreprises (Oracle, Nvidia, etc) ont de bons résultats et donnent des prévisions optimistes », avec pour conséquence une croissance bénéficiaire attendue de 19% cette année et de 17,3% en 2026, selon ING. 

Concernant la Belgique plus précisément, ING s’attend à ce que la croissance, traditionnellement supérieur à la moyenne européenne ces dernières années, ne le soit plus en 2025 et 2026. « La croissance belge est en fait très faible depuis l’invasion russe de l’Ukraine, si l’on retire l’impact du secteur public », relève Peter Vanden Houte. Et le secteur ne va pas continuer à porter la croissance car « la Belgique doit assainir ses finances publiques, et dans ce contexte d’austérité » il y aura bien moins d’investissements. La banque table sur une croissance de 0,7% en 2025 et 0,8% en 2026, pour 1% de croissance du PIB européen ces deux années.

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