Chauffage économies
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Quel chauffage choisir pour faire des économies? «Si vous vouliez faire du stock, c’est déjà trop tard» (infographies)

Ces dernières années, les prix des combustibles de chauffage ont été plutôt fluctuants. S’ils tendent aujourd’hui à se stabiliser, certains sont plus avantageux que d’autres pour faire des économies.

Malgré un léger redoux cette semaine, de nombreux foyers belges ont déjà allumé leur chauffage. A l’approche de l’hiver, une question revient telle une rengaine: quel est le moyen de chauffage le plus économique? Globalement, tous les types de combustibles ont vu leur prix diminuer en un an, à l’exception de l’électricité, qui a augmenté de 6,4%, et du mazout (+0,12%)

Le bois de chauffage se hisse une fois de plus à la première place des combustibles les plus avantageux de 2025. Selon les données de Wikipower datant de septembre 2025, la facture annuelle des ménages se chauffant au bois-bûches s’élève à 1.459,50 euros.

A l’époque révolue de 2022, le coût moyen du stère de bois s’élevait à 90 euros. Aujourd’hui, le mètre cube de bois-bûche coûte plutôt 123 euros en moyenne, soit une baisse de trois euros par rapport à août 2024. Certains ménages ont toutefois la chance de payer leur bois mois cher qu’au prix d’avant-crise énergétique. «123 euros, c’est un prix que l’on retrouve plutôt en agglomération. Les personnes qui vivent en Ardenne ou de toutes autres forêts exploitées payeront moins cher, de l’ordre de 70 à 80 euros le stère, parce que les bûches sont très locales», précise Ludovic Charloteaux, expert bois-énergie chez Valbiom.

Faut-il s’attendre à une pénurie de pellets?

Le pellet est le deuxième combustible le plus avantageux, avec un coût annuel moyen de 1.533 euros. Le prix du sac de quinze kilos coûte, lui, environ 5,54 euros. Outre le fait qu’il soit économique et écologique (celui-ci étant issu des résidus de l’industrie du bois), le pellet présente les mêmes avantages que le bois-bûche: il est produit localement, en Belgique ou dans des pays frontaliers tels que l’Allemagne, et son prix est stable.

Néanmoins, selon David Descamps, CEO de Descamps Energy interrogé par L’Echo, les prix pourraient grimper à court terme. Ce que confirme au Vif une source active dans le secteur énergétique. Les raisons sont multiples, avec, d’une part, les normes européennes en matière de déforestation qui ont un impact sur l’industrie allemande, l’un des leaders du marché; d’autre part, les droits de douane imposés au Brésil par les Etats-Unis, qui ont poussé le pays à porter un coup d’arrêt à son industrie du bois, engendrant des conséquences jusqu’en Europe.

«Le marché italien, qui est l’un des plus gros importateurs de l’Union européenne, prévoyait d’importer 40% de ses besoins depuis le Brésil, explique cette même source. Sans lui, le pays va être obligé de se tourner vers le marché européen, notamment allemand. Ajoutez à cela les incendies de cet été, qui pousseront la France vers des pays exportateurs limitrophes comme la Belgique, et cela pourrait avoir des conséquences sur les stocks belges.»

L’expert se veut toutefois rassurant: depuis la crise énergétique, les producteurs maîtrisent mieux leurs stocks afin de minimiser les effets de la pression des matières premières. Il n’y a donc pas de raison de s’inquiéter, commente Ludovic Charloteaux, et encore moins de se ruer sur les stocks disponibles par crainte que le prix du sac de pellets flambe. «Ce serait même contre-productif, la soudaine et forte demande risquerait de faire effectivement grimper les prix, commente l’expert bois-énergie. Il ne faut pas changer ses habitudes cet hiver. Si vous vouliez faire du stock, c’est déjà trop tard, il fallait le prévoir en avril ou mai, quand les demandes étaient plus basses, tout comme les prix.»

Plus de 7.000 euros d’électricité

Si le mazout est un combustible sujet à une grande volatilité, il reste néanmoins relativement compétitif. Après avoir connu un effondrement historique avec une facture annuelle de 769 euros, en mai 2020, puis un bond tout aussi historique de +287% en deux ans (2.639 euros/an en août 2022), en raison de l’invasion russe en Ukraine, le prix du mazout a légèrement baissé en août (1.630 euros) avant d’augmenter en septembre (1.667 euros). A la même période en 2024, la facture annuelle s’élevait à 1.665 euros.

Sans conteste, le chauffage électrique est celui qui coûte le plus cher aux ménages belges, et ce, malgré l’abaissement de la TVA de 21 à 6% au 1er mars 2022. En septembre 2025, la facture annuelle moyenne pour un ménage (sans panneaux photovoltaïques) était de 7.334 euros (+6,4%, ou 441 euros, par rapport à la même période en 2024). C’est 4,5 fois plus que pour le chauffage au gaz et son coût annuel de 1.628 euros (-8,07% par rapport à septembre 2024).

Les Wallons paient, par ailleurs, plus cher que leurs voisins. Selon les dernières données de Wikipower, la facture électrique wallonne s’élève à 7.555 euros par an, contre 7.627 euros à Bruxelles, et 7.154 euros en Flandre. Pour le gaz, les ménages wallons paient 1.841 euros annuellement, les Bruxellois, 1.731 euros, et les Flamands, 1.535 euros.

L’électricité reste une solution onéreuse «principalement en raison des coûts de production et des taxes fixes qui pèsent encore sur les factures des consommateurs», indique Wikipower. Quant au gaz, bien que les données de 2025 montrent des signes de stabilisation, il reste, lui aussi, une énergie volatile.

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