Union européenne et Etats-Unis restent en contact étroit pour continuer de négocier les conditions liées aux droits de douane.
L’Union européenne et les Etats-Unis sont « activement engagées » dans des négociations commerciales, tant sur le plan technique qu’au niveau politique, a affirmé jeudi le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, qui mène les discussions côté européen. Les accords conclus par Washington avec le Royaume-Uni et la Chine sont perçus comme des signes encourageants.
Le commissaire s’est entretenu par téléphone mercredi avec le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick. « Nous avons convenu d’intensifier notre engagement sur le plan technique et de maintenir un contact entre nous », a déclaré M. Sefcovic en marge d’une réunion des ministres européens du Commerce à Bruxelles. Une rencontre avec le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, pourrait également avoir lieu prochainement à Bruxelles ou dans le cadre d’une réunion à l’OCDE, a-t-il ajouté.
Les discussions en cours permettent de dégager les priorités de chaque côté de la table: « Ce n’est un secret pour personne que l’un des principaux enjeux pour les États-Unis est leur déficit commercial dans le domaine des biens (…). De notre côté, nous rappelons régulièrement que l’UE enregistre un déficit dans les services », a rappelé M. Sefcovic.
« Et puis, bien sûr, il existe des domaines dans lesquels nous sommes convaincus de pouvoir obtenir de meilleurs résultats si nous les abordons en tant qu’alliés », a-t-il poursuivi, évoquant les surcapacités – notamment dans l’acier -, les dépendances en matières premières ou encore les technologies sensibles comme l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs. Pour autant, l’heure n’est pas encore à une accélération des discussions, a tempéré M. Sefcovic. Les accords dégagés entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni d’une part, et la Chine d’autre part, permettent toutefois un certain optimisme, puisqu’ils témoignent d’une volonté de « désescalade » de la part des Etats-Unis, selon lui.
« Nous constatons que les États-Unis sont plus ouverts à des accords », a déclaré le ministre polonais du Commerce, Michal Baranowski, au nom de la présidence du Conseil. « Les États-Unis ont décidé, à juste titre et c’est un très bon signe, de procéder à une désescalade. » Trente-sept jours après le début de la suspension des tarifs douaniers « réciproques » de 20% imposés sous l’ère Trump, l’UE refuse de se précipiter: « Nous n’avons pas besoin d’un accord rapide, mais d’un bon accord », a souligné M. Baranowski. Malgré la trêve décrétée par l’administration américaine début avril, les produits européens restent frappés de surtaxes américaines à hauteur 10%. L’acier et l’aluminium européens sont visés par des tarifs douaniers de 25%, tout comme le secteur automobile.
Pour les Européens, cette situation ne saurait devenir la norme. « Elle ne peut en aucun cas être considérée comme tolérable ou acceptable », a martelé le ministre français Laurent Saint-Martin à son arrivée au Conseil, réclamant la levée de ces mesures. « Les 10% ne doivent pas devenir la nouvelle ligne de base », a renchéri le ministre irlandais Simon Harris, appelant à un accord suffisamment ambitieux pour éviter toute forme de consolidation de ces tarifs.