Les 15% de taxes douanières instaurées par Trump entre les Etats-Unis et l’Europe pourrait coûter un quart du chiffre d’affaires à la filière des vins et spiritueux.
La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) français a déploré vendredi l’entrée en vigueur à compter du 7 août d’un droit de douane de 15% sur les produits européens, et appelé la France et l’Union européenne à « la poursuite des négociations ». Elle s’attend à une perte d’un milliard de dollars.
À ce stade, l’Union européenne n’a pas obtenu d’exception pour les vins (dont les champagnes) et spiritueux, un secteur particulièrement sensible pour des pays comme la France et l’Italie. La Commission européenne a indiqué jeudi poursuivre les négociations avec les États-Unis, mais s’attend à ce qu’ils soient touchés par les taxes américaines de 15% à ce stade.
Pas encore d’estimation sur l’emploi
« L’impact de ce droit sera d’autant plus brutal qu’il va de pair avec le recul du dollar américain aux États-Unis », a déploré le président de la FEVS Gabriel Picard, vendredi, dans un communiqué. Il a estimé que cet effet combiné « pourrait aboutir à une réduction d’un quart » des ventes de vins et spiritueux aux États-Unis, « soit une perte de 1 milliard d’euros« .
Une baisse des exportations aurait par ailleurs « des effets sur les 600.000 emplois directs et indirects de la filière des vins et spiritueux » en France, selon le communiqué, qui ne chiffre pas les pertes anticipées.
« Les États-Unis sont un marché stratégique pour la filière viticole française et bien sûr pour le champagne en particulier », a rappelé vendredi à l’AFP Maxime Toubart, coprésident du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC). En 2024, les États-Unis recevaient 10% des exportations de champagne en volume et plus de 14% du chiffre d’affaires de la filière, soit 820 millions d’euros, selon le CIVC.