La Flandre devient, par l’intermédiaire de sa société d’investissement PMV, premier actionnaire de Brussels Airport, avec 39 % des parts.
Le ministre-président wallon Adrien Dolimont (MR) a dit mercredi être «surpris» par la décision du gouvernement flamand de devenir le principal actionnaire de Brussels Airport, à 39 %, via un rachat de parts. Il a toutefois assuré ne pas craindre que l’aéroport national devienne un «aéroport flamand.»
«Nous, notre stratégie est tout à fait inverse : on sort de nos participations dans les aéroports, parce qu’on estime que ce n’est pas à l’Etat de les gérer», a-t-il déclaré mercredi matin sur Bel-RTL. «Je ne vois pas pourquoi on veut nationaliser ou régionaliser un aéroport par des participations. On remplace ici un investisseur privé par un investisseur étatique. Ça me pose un peu question.»
L’exécutif flamand a décidé vendredi d’accroître fortement sa participation dans Brussels Airport Company, passant de 1,8% à 39% des parts, ce qui lui permet de devenir premier actionnaire. Coût de l’opération: 2,77 milliards d’euros. L’opposition flamande a vivement critiqué la démarche, y voyant un geste symbolique à visée nationaliste et un investissement risqué pour les finances publiques. Le ministre flamand des Finances, Ben Weyts (N-VA), a lui défendu un «investissement intelligent» dans un «joyau de la couronne.»
Interrogé sur d’éventuelles conséquences pour les Bruxellois ou les francophones – notamment en matière de nuisances sonores – Adrien Dolimont a répondu ne pas craindre de changement radical: «Ça reste l’aéroport national, et la Flandre avait déjà la main sur la législation encadrant cet aéroport. Mais nous serons très attentifs aux effets de cette opération, en particulier sur les questions de nuisances.»