À 16h34 précises, le 717e Meyboom, l’ « arbre de joie », a été planté au croisement de la rue du Marais et de la rue des Sables, à Bruxelles, conformément à la tradition bruxelloise qui impose que l’arbre soit mis en terre avant 17h00.
La foule est nombreuse et compacte, rendant la scène difficile à apercevoir. La chaleur estivale et la densité ont provoqué plusieurs malaises, vite pris en charge, sans que cela n’entame l’enthousiasme des spectateurs.
« J’étais occupé de prendre des bières, 16h30 c’est trop tôt. Enfin pas grave, on est surtout là pour l’ambiance », sourit un habitué, qui a raté la plantation mais pas l’esprit de la fête. Sur place, l’odeur des caricoles, les conversations en bruxellois et en français, les moustaches fièrement arborées et les pintes levées composent un décor typiquement bruxellois, dans un centre-ville de plus en plus tourné vers le tourisme.
Présentation de l’arbre
Depuis le matin, les Buumdroegers – porteurs d’arbre – ont sillonné Etterbeek, Schaerbeek et Saint-Josse-ten-Noode avec l’arbre, après l’avoir coupé en forêt de Soignes. Ils l’ont présenté sur la Grand-Place devant les autorités et le public, avant de descendre vers le quartier en contrebas des anciens Bas-Fonds.
Pour Le Loerik, président du club folklorique Woltje, l’édition 2025 restera mémorable: « Une année fantastique. On a eu droit à une très belle parade sur la Grand-Place, de très beaux moments de joie partagée. C’est le rendez-vous annuel de tous les amoureux du folklore de Bruxelles. »
Patrimoine oral et immatériel
Reconnu par l’Unesco comme patrimoine oral et immatériel de l’humanité, le Meyboom est célébré chaque 9 août, veille de la Saint-Laurent, depuis 1308. Selon la légende, il commémore la victoire des Bruxellois sur les Louvanistes en 1213, avec le défi de planter l’arbre avant 17h00, sous peine de perdre le privilège au profit de Louvain.
Comme le veut la tradition depuis 52 ans, Bruxelles et Louvain revendiquent toutes deux le privilège d’être les premières à planter le véritable Meyboom. Le « seul vrai Meyboom », selon les Louvanistes, a été planté samedi à 16h54 sur la Grand-Place de la ville.
Le « seul vrai Meyboom » planté à Louvain
La « querelle » entre les deux villes remonte à l’année 1213. À cette époque, le duc de Brabant Jean II autorisa la ville de Bruxelles à planter un Meyboom, symbole de jeunesse et de fertilité. Ce privilège fut accordé en remerciement de l’aide apportée par les compagnons de Saint-Laurent lors d’un affrontement avec des habitants de Louvain pendant un mariage.
L’arbre de joie doit toutefois être planté avant 17h00. Tout retard offre à la ville louvaniste le privilège de planter le Meyboom, comme le veut l’histoire du folklore. En 1974, les habitants de Louvain ont réussi à dérober l’arbre de joie bruxellois avant qu’il ne soit planté.
Les Louvanistes estiment qu’ils sont désormais les seuls à planter le « vrai » Meyboom.