Lotto ticket

Une maison à gagner au Lotto: pourquoi la Loterie nationale se lance dans l’immobilier

Depuis le 1er mai, la Loterie nationale propose de faire gagner une fois par mois un bien immobilier d’une valeur de 750.000 euros. Une manière, selon l’institution, de répondre à une habitude des gagnants.

C’est une première depuis 2018: depuis ce 1er mai, le prix d’une grille Lotto est passé de 1,25 à 1,50 euro. Une augmentation justifiée selon la Loterie par plusieurs facteurs. «D’abord, il y aura plus de gagnants: environ 50.000 personnes supplémentaires seront tirées au sort à chaque tirage. Ensuite, l’inflation a un impact direct sur nos coûts, notamment l’impression des tickets ou les salaires. Depuis 2018, l’indice pivot indique une inflation de 30%, alors que le prix du ticket n’a augmenté que de 20%», explique Jérémie Demeyer, porte-parole de la Loterie nationale.

Deuxième nouveauté: chaque dernier samedi du mois, la Loterie nationale proposera à un joueur de remporter un bien immobilier de 750.000 euros, via le Lucky Lotto Code, un code attribué automatiquement à chaque grille validée. Plus précisément: le gagnant ne recevra pas un bien, mais une somme permettant de le financer. L’argent ne lui sera pas directement versé, mais placé sur le compte du notaire de son choix. «Le gain n’est pas soumis à taxation, et les frais liés à la transaction sont pris en charge par la Loterie», précise Jérémie Demeyer. Le gagnant devra ensuite remettre un projet immobilier, validé par le notaire, pour pouvoir débloquer les fonds. Ce projet peut concerner l’achat d’un bien, mais aussi des travaux de rénovation, d’agrandissement ou encore le remboursement d’un crédit hypothécaire.

Le bien doit obligatoirement se situer en Belgique, être affecté à un usage résidentiel, et permettre à une personne de s’y domicilier. Le budget de 750.000 euros peut être utilisé de manière flexible sur une période de trois ans. Si, à terme, une partie du montant n’a pas été utilisée, le solde est versé au gagnant. «Bien sûr, une personne qui ne touche pas à l’argent pendant trois ans recevra l’intégralité du montant, mais ce n’est pas l’esprit du jeu. Le but, c’est d’encourager une concrétisation immobilière», souligne le porte-parole.

Pourquoi la Loterie nationale mise sur l’immobilier

Pourquoi ce virage vers des gains immobiliers? Pour répondre à une volonté des gagnants, selon la Loterie. «Lorsqu’une personne gagne, nous lui prodiguons systématiquement quelques conseils, notamment de garder la nouvelle confidentielle. Nous lui demandons aussi ce qu’elle compte faire de son gain. L’achat d’un bien immobilier revient systématiquement parmi les réponses. Nous avons donc voulu répondre à cette attente», explique Jérémie Demeyer.

Pour l’instant, cette nouvelle formule est limitée à un gagnant par mois via le Lotto, mais l’initiative pourrait s’étendre à d’autres jeux. «Notre objectif est de faire émerger douze nouveaux propriétaires par an. Si l’engouement est au rendez-vous, nous pourrions envisager deux tirages par mois, ou même étendre le concept à nos tickets à gratter», conclut Jérémie Demeyer.

L’année 2024 a été historique pour la Loterie nationale. Elle a enregistré un record de participations avec 318,9 millions de «moments de jeu» (contre 302 millions l’année précédente), générant un chiffre d’affaires de 1,553 milliard d’euros. Ces dix dernières années, les ventes de la Loterie ont progressé de 2,7% en moyenne. Mais, par ailleurs, la concurrence s’est aussi faite plus rude. Les revenus des opérateurs de jeu de hasard et de paris (casinos, salles de jeux, paris sportifs physiques et en ligne) ont, sur la même période, considérablement progressé (de 4,1 à 31,5 milliards), ne laissant à la Loterie nationale qu’une part de marché de 4%. Les gains immobiliers, une manière pour elle de se démarquer de cette concurrence effrénée?

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire