Ce sont désormais tous les secteurs qui sont mobilisés, en ce troisième jour de grève nationale. Plusieurs secteurs impactés.
La Belgique tourne à nouveau au ralenti, mercredi, à l’occasion du dernier des trois jours de grève nationale menée conjointement par le front commun syndical (FGTB, CSC et CGSLB) afin de protester contre les mesures d’économies décidées par le gouvernement fédéral. L’accord budgétaire conclu dans la nuit de dimanche à lundi n’a pas calmé les ardeurs, au contraire. Les syndicats réclament une taxe sur les gros patrimoines et une réduction des subsides aux grandes entreprises. Ils s’opposent à la réforme des pensions et aux assouplissements prévus pour le travail de nuit, notamment.
Après les transports en commun lundi, accompagnés des autres services publics mardi, la grève s’étend à l’ensemble des secteurs, ce mercredi. Le privé devrait être touché également.
Stib
Comme la veille, seulement deux lignes de métro et trois lignes de tram circulent dans les rues de la capitale en raison de la grève intersectorielle, a annoncé la Stib. Selon un point effectué à 5h30, aucun bus ne roule en raison des piquets de grève installés aux dépôts de la société bruxelloise de transports en commun.
Les lignes de métro 1 et 5 sont ainsi actives, comme lundi et mardi, tout comme le tram 8. Par contre, le tram 4 circule uniquement entre la gare du Nord et la gare du Midi, alors que la ligne 82 est limitée entre la gare de Berchem et l’arrêt Wiels. «Le nombre de trams en circulation est réduit», précise encore la Stib.
Tec
Le réseau wallon de transports en commun restera fortement perturbé, mercredi. Le Tec confirme que des dépôts restent bloqués dans le Hainaut et que seul un peu plus d’un voyage sur dix sera assuré en province de Liège.
Des perturbations sont également attendues dans les autres régions tout au long de la journée. Selon les premières informations de la société wallonne de transports publics, 140 lignes sont pour l’heure totalement à l’arrêt en région liégeoise, dont le tram de la Cité ardente. Environ 52 lignes restent assurées, mais au total, ce sont près de 89% des voyages qui sont supprimés sur l’ensemble de la journée pour le Tec Liège-Verviers, selon sa porte-parole Isabelle Tasset.
Les voyageurs sont invités à consulter le site www.letec.be et son application avant tout déplacement afin de vérifier si leur bus, tram ou métro circule bien ce mercredi. La situation devrait être rétablie jeudi, précise le Tec.
L’économie belge impactée
L’organisation patronale flamande Voka prédit un impact important sur la production, voire un arrêt de l’activité dans une entreprise sur dix en raison de l’action syndicale. Quand 40% des entreprises estimaient qu’elles ne seraient pas affectées par le mouvement, selon un sondage de l’organisation.
Côté wallon, UWE craint pour l’attractivité économique du sud du pays, «dans une période fragile où la Wallonie souffre déjà d’une réputation de “championne des grèves”». L’organisation patronale chiffre à environ 100 millions d’euros les pertes pour l’économie wallonne générées par un seul jour de grève. «Si nous voulons de meilleures finances publiques, de meilleurs services et davantage de marge pour améliorer le quotidien, il faut que notre économie tourne», martèlent les patrons wallons. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) avance également son ardoise et estime à plusieurs centaines de millions d’euros les conséquences financières de ces trois jours de grogne sociale.
L’organisation des indépendants flamands Unizo indique, pour sa part, que le droit de grève est en train de «dérailler» tout doucement et qu’il n’est pas suffisamment contrebalancé par le droit d’entreprendre. Elle aussi pointe le mauvais timing de l’action syndicale, à un moment où le nombre de faillites atteint des records. Pour son pendant francophone, l’UCM, «cette paralysie inédite va détériorer durablement l’image de notre économie à l’étranger, dérouter les investisseurs et plomber la concertation sociale».