Avec l'approbation de la réforme du chômage, le ministre de l'Emploi David Clarinval (MR) tient son premier trophée. © Belga

La réforme du chômage entrera bien en vigueur le 1er janvier 2026: tout ce qui va changer

Vendredi à l’aube, la Chambre a approuvé la loi-programme, qui contient la limitation dans le temps des allocations de chômage.

La loi-programme, adoptée vendredi en séance plénière de la Chambre, contient la réforme du chômage, dont la limitation dans le temps des allocations à deux ans maximum. Pour obtenir un an d’allocations, il faudra avoir travaillé au moins 1 an au cours des 3 dernières années. Ensuite, chaque période de 4 mois supplémentaires travaillés donnera droit à 1 mois supplémentaire d’allocations. Une sortie progressive du régime pour les personnes déjà concernées aura lieu à partir du 1er janvier 2026. Un courrier leur sera envoyé dans le courant du mois de septembre.

Pour les chômeurs qui, au plus tard au 31 décembre 2025, suivent une formation menant à un métier en pénurie, la date de fin du droit sera, à titre exceptionnel et sous certaines conditions, reportée jusqu’à la fin de cette formation. Ensuite, cette dérogation ne sera plus accordée qu’aux personnes suivant une formation dans les fonctions de soins critiques d’infirmier ou d’aide-soignant.

Une dérogation est également prévue pour les plus de 55 ans qui perdent leur emploi. Il faudra toutefois justifier 30 ans de carrière, au moins à mi-temps. Des périodes assimilées seront comprises dans le calcul: maladie, invalidité, accident du travail, etc. Cette condition de carrière passera à 35 ans à partir de 2030.

La limitation ne concerne pas les travailleurs des arts et les travailleurs des ports et les pêcheurs de mer reconnus.

Quant aux montants octroyés, la dégressivité sera accrue. Durant les trois premiers mois de la première période d’indemnisation, le travailleur aura droit à un montant d’allocation de 65% de la rémunération journalière moyenne qui a été prise en considération au début du chômage, avec plafond. Durant les mois quatre à six, le montant sera porté à 60%. Durant les mois sept à douze, la proportion de 60% sera maintenue avec un abaissement du plafond. Ensuite, pour la deuxième année, un montant forfaitaire est prévu, adapté à la situation, notamment familiale, du chômeur.

La réforme du chômage entrera bien en vigueur le 1er janvier 2026, la condition d’approbation d’un arrêté royal délibéré en Conseil des ministres a été levée par la majorité.

La loi-programme contient d’autres mesures en matière d’emploi:

– Introduction du droit de toucher des allocations de chômage pendant six mois après une démission une fois dans sa carrière (droit au rebond).
– Les allocations d’insertion, octroyées sous conditions aux jeunes qui sortent des études, sont limitées à un an, au lieu de trois ans. Ce stage d’insertion est par contre réduit de moitié, soit à 156 jours.
– La notion d’emploi convenable est modifiée. Un chômeur qui se verra proposer un tel travail serait obligé de l’accepter, sous peine de sanction. La réforme prévoit que, si l’emploi procure au travailleur une rémunération globale au moins égale à 90% aux revenus qu’il percevrait en bénéficiant des allocations durant les 6 premiers mois, alors l’emploi est considéré convenable.
Disparition du régime général des RCC (régime de chômage avec complément d’entreprise) avec maintien des RCC médicaux.
– Exonération de la cotisation patronale au-dessus d’un plafond salarial. Ce plafond est fixé à 85.000 euros par trimestre et entre en vigueur dès que la loi sera publiée au Moniteur belge.
L’indexation des salaires des fonctionnaires et des allocations sociales est retardée d’un mois, soit à partir du troisième mois après le dépassement de l’indice-pivot, au lieu du deuxième.
– Le congé parental devient accessible aux parents d’accueil dans le cadre d’un placement familial de longue durée, c’est-à-dire un placement d’au moins six mois.

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