Travailler pays étranger
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Envie d’ailleurs? Ce qu’il faut savoir avant de partir travailler à l’étranger

Qu’ils soient digital nomads ou qu’ils aient trouvé un poste fixe dans une entreprise à l’étranger, les Belges sont de plus en plus nombreux à s’expatrier pour travailler. Pour celles et ceux qui envisagent de faire de même, certaines précautions s’imposent.

La perspective d’une carrière à l’étranger pousse de plus en plus de travailleurs à quitter la Belgique. En 2024, ils étaient 532.421 Belges à s’être expatriés, selon le SPF Affaires étrangères, la plupart pour des raisons professionnelles. Sept ans auparavant, ils étaient environ 453.000. La France est de loin le pays le plus choisi par les Belges, avec 117.130 expatriés dénombrés par Eurostat en 2023. En Espagne, ils sont 40.929, tandis que les Pays-Bas, qui referment le podium, accueillent 39.023 Belges.

Qu’il s’agisse de l’accomplissement d’un rêve ou d’une opportunité professionnelle inattendue, quitter la Belgique pour vivre et travailler à l’étranger ne s’improvise pas. On ne part pas travailler en Espagne, en France, ou au Portugal comme on s’y rend en vacances. «Selon la durée de votre séjour à l’étranger, vous devrez peut-être vous enregistrer et vous inscrire auprès de la commune, avec une preuve d’emploi et des moyens de subsistance suffisants», prévient Valérie t’Serstevens, Teamleader Consulting chez SD Worx.

Travailler à l’étranger: salaire, conditions, impôts…

Peu importe le pays de destination, il est primordial de s’informer sur les réglementations en matière de salaires minimaux ou de conditions de travail, qui peuvent être complètement différentes de celles en vigueur en Belgique. Par exemple, en ce qui concerne les vacances. En Belgique, les jours prestés une année déterminent le nombre de jours de congé dont pourra bénéficier le travailleur l’année d’après. Ce n’est pas forcément le cas à l’étranger. De retour chez lui, l’expatrié belge peut se retrouver temporairement sans congés payés. Si tel est le cas, il peut néanmoins demander des vacances européennes, qui permettent d’obtenir une avance sur son pécule de vacances de l’année suivante.

Le travailleur expatrié, même s’il est sur place pour une durée déterminée et courte, doit payer des impôts et des cotisations sociales là où il travaille. De la même manière, il doit s’assurer dans le pays d’accueil. L’organisation de cette affiliation est un processus administratif qui peut souvent prendre beaucoup de temps. En cas de besoin, la caisse d’assurance maladie belge peut aider le travailleur dans ses démarches.

Le PVT

Tout jeune de moins de 30 ans souhaitant partir à l’autre bout du monde pour explorer un pays en dehors de l’Union européenne, tout en finançant son voyage, peut le faire grâce à un visa temporaire appelé Programme Vacances-Travail (PVT). Chaque pays peut imposer ses propres conditions. Ainsi, le Canada ne délivre qu’un nombre limité de PVT par an, et les demandes ne peuvent être introduites qu’à un moment précis de l’année.

Une soixantaine de pays participent à ce programme. Dans les autres pays, un permis de travail est généralement requis. Celui-ci est souvent accordé si et seulement si le travailleur expatrié a trouvé un employeur local prêt à le sponsoriser. Une alternative est le titre de visa digital nomad, qui permet de travailler à distance pour un employeur belge.

Dans ces trois cas, il est important de noter que l’assurance maladie belge ne couvre généralement pas les séjours en dehors de l’Europe. Une assurance supplémentaire est donc souvent nécessaire.

Les travailleurs indépendants aussi

Les travailleurs indépendants possédant un numéro d’entreprise en Belgique peuvent aussi travailler dans un autre pays européen, à condition de compléter un formulaire A1 auprès de l’Institut national d’assurances sociales pour travailleurs indépendants (Inasti).

Pour les travailleurs belges qui opteraient pour une vie de «digital nomad», «l’adresse de domicile et l’adresse d’établissement sont requises par la loi», insiste Stéphanie Gowenko, responsable Wallonie chez Xerius. Elle conseille aux indépendants de transférer à l’avance leur domicile et leur bureau à une adresse en Belgique, par exemple chez leurs parents, ou en scindant les deux: chez des proches pour l’adresse de domicile, et dans un espace de coworking pour le bureau.

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