Métiers en pénurie: à Bruxelles, comme en Wallonie, les chauffeurs d'autocar et d'autobus se font rares. © Getty

D’expert-comptable à chauffeur de car: voici les métiers en pénurie à Bruxelles et en Wallonie

Elise Legrand
Elise Legrand Journaliste

Le Forem et Actiris viennent de mettre à jour leur liste des métiers en pénurie (ou fonctions critiques) en Wallonie et à Bruxelles. Une constante: les secteurs des soins de santé, de la construction et de l’enseignement peinent à recruter. Mais de nouvelles professions font également leur apparition.

La liste s’allonge à Bruxelles. Elle se réduit en Wallonie. Mais dans les deux régions, le bilan est le même: recruter de la main-d’œuvre qualifiée reste délicat dans de nombreux secteurs.

Ainsi, dans la capitale, 106 métiers sont aujourd’hui définis comme «fonctions critiques», contre 102 l’an dernier. Pour être considéré comme «critique», un métier doit avoir été sous tension au cours de l’année écoulée, c’est-à-dire que les offres publiées par Actiris pour ces postes ont mis un certain temps à être satisfaites, voire ne l’ont pas été.

L’office régional bruxellois de l’emploi pointe plusieurs raisons à ces difficultés de recrutement: un problème quantitatif (trop peu de candidats pour les postes à pourvoir), qualitatif (les candidats ne disposent pas de la formation ou des compétences requises) ou des conditions de travail peu satisfaisantes (horaires décalés, effort physique, salaire peu attractif…).

146 fonctions épinglées en Wallonie

Par exemple, la fonction de couvreur de toit combine à la fois un problème quantitatif et des conditions de travail trop lourdes, souligne Actiris. Le métier d’expert-comptable, lui, souffre plutôt de difficultés quantitatives et qualitatives.

Parmi les nouveaux venus sur la liste: les métiers de boulanger, boucher ou encore agent d’entretien des parcs et jardins.

Trois postes qui se retrouvent également sur la liste publiée mercredi par le Forem. L’Office wallon de la formation professionnelle et de l’emploi y recense 146 fonctions (contre 162 l’an dernier), parmi lesquelles 82 sont en pénurie stricte et 64 sont considérées comme «critiques».

Dans la capitale comme au sud du pays, certaines fonctions figurent sur la liste depuis de longues années. Il s’agit notamment des métiers de l’enseignement, des soins infirmiers, de l’Horeca ou encore de la construction, qui souffrent d’un manque de main-d’œuvre quasi chronique.

Pénurie: les formations scrutées de près

Globalement, les métiers de la construction (32 fonctions), de l’industrie (31) et de la santé (22) sont d’ailleurs surreprésentés sur la liste wallonne: à eux seuls, ils représentent 58% des fonctions critiques ou en pénurie, précise le Forem.

Le secteur du transport souffre également: les conducteurs d’autobus et d’autocar, par exemple, se font rares tant en Wallonie qu’à Bruxelles.

A noter que ces deux listes risquent d’être scrutées de près par les demandeurs d’emploi dans le contexte actuel. En effet, dès janvier 2026, les allocations de chômage seront officiellement limitées dans le temps, à deux années maximum. Quelque 100.000 personnes sont ainsi menacées d’exclusion. C’est là que la liste devient intéressante: les formations dans un métier en pénurie permettent ainsi de conserver ce droit aux allocations, pour autant que la formation ait été initiée avant le 1er janvier 2026.

Retrouvez la liste complète des fonctions critiques à Bruxelles et en Wallonie.

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