Entre arrêts de travail par épuisement et protestations contre les nouveaux horaires en vigueur depuis septembre, l’aéroport est, depuis ce vendredi matin, déserté par les douaniers.
«Aujourd’hui, une cargaison de drogue peut passer, c’est pareil. C’est open bar», soupirent plusieurs douaniers de Liège Airport. «Aujourd’hui, une cargaison de drogue peut passer, c’est pareil.», expliquant que personne n’est ce vendredi en mesure d’effectuer le moindre contrôle au sein de cet aéroport principalement actif sur le fret.
Entre épuisement et action de protestation, les douaniers de Bierset sont tout simplement aux abonnés absents.
Ce gros trou d’air dans les contrôles s’inscrit dans un mouvement de grogne qui touche le secteur ces dernières semaines. Après Anvers et Zaventem, les effectifs de Bierset avaient également exprimé leur mécontentement lundi dernier à travers une grève du zèle, soit des fouilles particulièrement méticuleuses (et donc, ralentissant l’activité). Aujourd’hui, alors qu’ils estiment ne pas être entendus, c’est donc l’inverse.
Réforme des horaires de travail
«Les douaniers accomplissent chaque jour des missions essentielles pour la sécurité, la fiscalité et la protection des citoyens, dans un contexte déjà marqué par le manque de personnel, l’explosion de la charge de travail et une insécurité croissante», s’époumonait déjà l’UNSP, le syndicat autonome du SPF Finances (qui chapeaute les douanes), en début de semaine, estimant que «le minimum serait de leur accorder le respect qu’ils méritent. Or, la réforme des horaires de travail imposée aux agents en équipes successives (shifts) fait exactement le contraire», estime le syndicat, soulignant que les cadences imposées «bouleversent profondément l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale; augmentent le nombre de pauses imposées, notamment le week-end ; portent atteinte à la santé, à la sécurité et au bien-être du personnel; contreviennent aux règles relatives à l’organisation du travail et au repos compensatoire.»
«Aujourd’hui, une cargaison de drogue peut passer, c’est pareil.»
Le syndicat autonome réclame notamment «la suspension immédiate du projet actuel de réforme des horaires et la réouverture d’une véritable concertation avec les représentants syndicaux, afin d’élaborer des propositions équilibrées et respectueuses des agents», ainsi que «le respect de la réglementation relative au travail en équipes successives et au repos du personnel.»
Une action au Conseil d’Etat concernant l’illégalité potentielle des horaires de travail est également en cours depuis cet été.
Sollicité, le SPF Finances n’avait pas réagi à l’heure d’écrire ces lignes.