Des dizaines d'associations et de personnalités intiment aux Engagés, à Vooruit et au CD&V de faire pression sur le MR et la N-VA.

«Sinon, il serait plus décent de vous taire»: des associations ordonnent aux Engagés, à Vooruit et au CD&V de faire pression sur l’Arizona à propos de Gaza

Une cinquantaine d’associations et une centaines de personnalités de tous bords intiment les trois partis de l’Arizona favorables à une ouverture du débat sur la Palestine à faire pression sur le MR et la N-VA.

Une cinquantaine d’organisations interpellent les dirigeants de Vooruit, du CD&V et des Engagés, les exhortant à « passer aux actes sans aucun délai » face à la situation humanitaire dramatique dans la bande de Gaza. « Des paroles stériles sont pires que le silence complice : agissez aujourd’hui! », écrivent-elles dans un communiqué commun cosigné par des personnalités du monde culturel, scientifique, social, sportif ou religieux, et des centaines de citoyens.

Les organisations appellent le gouvernement fédéral à prendre des mesures concrètes, s’inspirant de l’exemple de pays comme l’Espagne, l’Irlande ou les Pays-Bas. Parmi les leviers cités : reconnaissance immédiate de la Palestine, interdiction de production et de transit d’armes, renvoi de l’ambassadeur israélien ou encore exclusion de la plateforme Swift.

Une décision immédiate ou une crise gouvernementale

Si elles saluent l’évolution du discours de Vooruit, du CD&V et des Engagés, elles déplorent le manque d’actions concrètes. Chose que les signataires aimeraient voir changer, et sans exclure des actions pour faire pression. « Trois partis sur cinq, c’est la majorité de ce gouvernement », rappellent-elles, en les appelant à imposer une décision « courageuse et immédiate », quitte à provoquer une crise gouvernementale. « Qu’il y ait dans leur gouvernement deux partis qui nient le génocide en cours, ce n’est pas notre choix : c’est le leur. », écrivent-elles encore.

Les signataires leur posent deux questions directes : sont-ils prêts à imposer une décision immédiate au sein du gouvernement, quitte à en faire une crise ? Si certains partenaires refusent toute mesure contre Israël, sont-ils disposés à chercher une majorité parlementaire avec d’autres partis démocratiques ?

« Si vous ne répondez pas clairement ‘oui’ à ces deux questions, alors, par pitié… il serait plus décent de vous taire », conclut le texte.

Vooruit et Engagés réagissent

Sur les coups de 12h30, des délégations se sont installées aux sièges de Vooruit, des Engagés et du CD&V afin de demander une réponse claire aux deux questions posées ci-dessus. Contactés par Le Vif, Les Engagés répondent affirment compter sur un accord de gouvernement afin de reconnaître la Palestine, défendre le droit international et exiger des sanctions européennes. «Dire qu’on veut la paix ne suffit pas. Il faut oser poser des actes concrets : suspendre l’accord d’association avec Israël, adopter des sanctions claires, interdire l’importation des produits issus des colonies. Trop de propositions sont systématiquement étouffées. Pour nous, il n’y a pas d’ambiguïté : le gouvernement belge et l’Union européenne ont des moyens d’agir, mais choisissent de ne pas les utiliser. Ceux qui empêchent l’action doivent regarder les conséquences en face – et les assumer.» Le parti centriste regrette que «certains choisissent de détourner le regard» alors «qu’un jour, il faudra expliquer à nos enfants ce que nous avons fait ou pas.» En d’autres termes, Les Engagés comptent bien faire changer leurs partenaires de coalition d’avis. Quant à une majorité alternative, «anticiper l’échec ne nous semble pas productif».

Vooruit a réitéré les dires de son président, hier matin, sur Radio1. «Pour Vooruit, c’est clair: le génocide à Gaza doit cesser et la Belgique doit prendre une position claire, cela transcende les lignes de parti. La souffrance de tant de civils innocents doit cesser.» Conner Rousseau avait déjà affirmé qu’il pourrait composer une majorité alternative pour parvenir à ses fins.

Contenu partenaire