Nouvelles armes et formation pour les douanes, davantage confrontées au trafic de drogue.
Les douanes belges ont présenté mercredi leur nouvel arsenal d’armes à Brasschaat (Anvers), en présence notamment du Vice-Premier ministre et ministre des Finances Jan Jambon et de l’administrateur général des douanes Kristian Vanderwaeren. Les douaniers recevront également une formation intégrée à la maîtrise de la violence.
Outre des armes de services (des pistolets semi-automatiques HK SFP9 et des carabines mieux adaptées aux besoins actuels), le nouvel équipement comprend également des gilets pare-balles plus modernes, des menottes et des trousses de premiers secours. Les procédures et appels d’offres n’ont pas aidé à accélérer le renouvellement de ce matériel, si bien que les douanes ont dû travailler avec un équipement obsolète pendant un certain temps.
Les carabines visant à remplacer les Steyr 9 millimètres actuels n’arriveront peut-être pas avant l’année prochaine. Un appel d’offre à par ailleurs été lancé pour l’obtention d’armes longues de gros calibre, mais celui-ci ne se terminera qu’à la fin de l’année, pour une livraison prévue fin 2026. Le nombre d’armes longues qui pourront être acquises n’est pas encore déterminé: les douanes souhaiteraient en acheter 250, mais il se peut que le budget limite l’achat à la moitié de ce nombre. À l’heure actuelle, les douanes ne possèdent que quelques dizaines d’armes longues, de petit calibre.
L’investissement total pour le nouveau matériel s’élève à 1,5 million d’euros. Sur les 3.300 douaniers que compte la Belgique, 547 sont complètement armés et 308 sont légèrement armés. Ils sont principalement déployés dans des zones stratégiques, notamment les ports, les aéroports et sur la voie publique.
Pour les douaniers présents mercredi, il est indispensable de lutter contre les criminels liés au milieu de la drogue à armes égales « au moins pour protéger les collègues. Mais il s’agira toujours d’un combat inégal ». Jan Jambon a pour sa part souligné l’importance de la lutte contre le trafic de drogue dans le port d’Anvers et la nécessité d’un équipement adapté pour le personnel des douanes.
« Aujourd’hui, nous combattons davantage à armes égales qu’auparavant », s’est félicité Kristian Vanderwaeren. « Nous avons modernisé notre équipement et notre formation. Les armes des années ’90 ont été renouvelées.«
L’administrateur général des douanes a ajouté que la modernisation de l’arsenal s’inscrit dans un contexte de montée en puissance des trafiquants de stupéfiants. « On observe une augmentation des risques d’agression envers les douaniers. Cela a commencé il y a quelques années. C’est la première fois que nous sommes menacés par des criminels aussi nombreux et en possession d’armes lourdes« , a-t-il regretté.
Les nouvelles armes ont cependant uniquement une vocation défensive, a précisé M. Vanderwaeren. Leur utilisation est encadrée légalement et la formation des douaniers au maniement est axée sur la protection de leurs collègues. En cas d’utilisation d’une arme par un douanier, un rapport est systématiquement rédigé et un comité au sein des douanes suit tous les incidents de ce type.