La direction de Proximus a trouvé un accord de principe avec les syndicats sur des congés préalables à la pension à partir de 60 ans ainsi que sur une convention collective de travail, a indiqué la CEO de l’entreprise de télécoms, Dominique Leroy, en marge de la publication des résultats annuels du groupe.
Le gouvernement ne s’est pas encore prononcé sur ce plan. Il attend d’en recevoir la notification officielle.
« Le contexte est connu. Nous devons réduire nos coûts pour investir dans nos réseaux et rendre la Belgique digitale, c’est nécessaire pour nos clients et pour les entreprises », a situé Mme Leroy.
L’accord trouvé avec les syndicats prévoit un « congé préalable à la pension » ouvert, sur base volontaire, aux employés âgés de minimum 60 ans, Proximus continuant à payer 75% de leur rémunération. Les travailleurs ne prendront leur pension qu’une fois atteint l’âge légal. « Ce n’est pas une prépension. C’est entièrement financé par Proximus. Il n’y a aucun coût à charge de l’Etat. Et nous payons la sécurité sociale sur base de 100% du salaire », de sorte que les travailleurs concernés conserveront de pleins droits à la pension, a détaillé la CEO de Proximus, tout en précisant avoir tenu compte « des préoccupations et désidérata » du gouvernement fédéral.
En outre, à peu près 200 travailleurs « en reconversion » et qui n’ont plus de fonction officielle au sein de l’entreprise pourront également bénéficier de ce système, mais cette fois à partir de 58 ans. Il s’agit en majorité de statutaires et souvent de personnes qui occupent des fonctions spécifiques qui n’ont plus vraiment de raison d’être à la suite des évolutions technologiques. Il est également prévu que ces personnes aient la possibilité de postuler dans des administrations publiques.
Proximus estime que l’accès au congé préalable pourrait concerner 1.300 personnes au cours des trois prochaines années. Il devrait permettre de faire baisser les coûts salariaux de l’opérateur de 31% de son chiffre d’affaires à 28% en 2018. Une telle réduction offrira des marges supplémentaires qui aideront Proximus à faire des investissements et de l’innovation mais aussi à engager de nouveaux collaborateurs aux profils pointus, selon Mme Leroy.
Le quotidien ‘La Libre Belgique’ a fait état vendredi d’une note de la N-VA exprimant ses réticences à une concession du gouvernement à l’opérateur téléphonique. La coalition suédoise s’est fait fort de retarder le départ à la retraite par plusieurs mesures. Les nationalistes flamands ne voudraient pas les voir ébranlées par un régime d’exception pour la société anonyme de droit public.
Le gouvernement attend de recevoir une notification officielle de l’accord avant de se prononcer, a indiqué le Premier ministre, Charles Michel, à l’issue du conseil des ministres hebdomadaire. Le gouvernement examinera ce document selon deux critères: l’âge et l’impact sur les finances publiques.
« Je confirme que la démarche du gouvernement est d’allonger la durée des carrières », a-t-il ajouté.
Dominique Leroy s’est dit « totalement confiante » que le plan sur la table pourra être mis en oeuvre. « C’est un plan équilibré, socialement responsable et important pour le futur de l’entreprise et dont la totalité des coûts est entièrement payée par Proximus », a-t-elle résumé.
Cet accord doit encore faire l’objet de consultations dans les rangs syndicaux et devrait en principe être signé pour la fin mars.
Un accord a également été trouvé au sujet d’une nouvelle convention collective de travail mais Mme Leroy n’a pas souhaité en dévoiler le contenu avant que les syndicats aient informé leur base.