Belga - James Arthur Gekiere

Un des négociateurs du gouvernement bruxellois quitte la vie politique: «Il faut qu’on arrête les jeux particratiques»

Le député Christophe De Beukelaer, négociateur pour Les Engagés à Bruxelles, a décidé de mettre un terme à sa carrière politique.

 Christophe De Beukelaer veut faire «une grande pause», a-t-il annoncé ce lundi dans La Libre.

Une décision surprenante, mais sans effet immédiat, puisque chef de file des centristes bruxellois ne compte s’écarter de la vie politique une fois la situation dans la capitale débloquée: «Je quitterai mes mandats politiques le jour où il y aura une solution à la crise politique. Je n’abandonne pas le navire en pleine tempête. Mais je l’annonce dès aujourd’hui pour qu’on puisse se réorganiser au sein du parti.»

Pressenti pour devenir ministre une fois le gouvernement formé, Christophe de Beukelaer renonce et souhaite réorienter sa carrière. «Peut-être aussi que ma décision pourra servir d’électrochoc et avoir un effet positif sur les négociations. Pour que tout le monde se rende compte que, si on veut sauver Bruxelles, il faut qu’on arrête les jeux particratiques et qu’on entre dans une logique de solution.»

Une lassitude face au système

Agé de 38 ans, Christophe De Beukelaer a commencé sa carrière politique à Woluwe-Saint-Pierre, où il a été élu conseiller communal et échevin. En 2019, il est devenu député au Parlement bruxellois et a ensuite pris la présidence de la fédération bruxelloise des Engagés. Son parcours a été marqué par plusieurs dossiers, comme le débat sur le nucléaire, la réforme du décumul ou la crise de l’accueil des migrants.

En février 2025, il avait été désigné, avec Elke Van den Brandt (Groen), pour mener une mission d’information afin de rapprocher les partis dans la perspective de former un gouvernement régional. Cette mission, comme les suivantes, n’a pas permis de débloquer la situation.

Christophe De Beukelaer a confié dans son entretien vouloir s’orienter vers l’associatif ou l’entrepreneuriat. Il explique ne pas vouloir prolonger son mandat au-delà du déblocage politique et a confirmé qu’il ne se représenterait pas aux prochaines élections.

Qui pour lui succéder?

L’annonce de Christophe De Beukelaer ouvre une période d’incertitude pour Les Engagés à Bruxelles. Le député jouait un rôle central dans les négociations régionales, en tant que chef de file bruxellois et président de la fédération locale du parti. Sa mise en retrait laisse la question de la représentation des Engagés dans les pourparlers ouverts.

Au sein de la fédération bruxelloise, plusieurs responsables sont susceptibles de prendre davantage de poids. Victor Wiard, échevin à Watermael-Boitsfort, occupe depuis 2023 la fonction de vice-président chargé de l’animation et de l’organisation. Issu d’une nouvelle génération d’élus, il s’est imposé comme l’un des relais de terrain du parti dans le sud-est de la capitale.

Fatiha El Ikdimi, échevine de longue date à Anderlecht, a quant à elle été désignée «référente politique aux enjeux communaux» lors du renouvellement de la fédération bruxelloise en 2023. Cette fonction consiste à coordonner les priorités locales et à assurer la liaison entre les élus communaux et l’échelon régional. Son profil, ancré dans une grande commune populaire, pourrait lui donner une légitimité particulière pour représenter le parti dans les discussions à venir.

Enfin, au niveau national, Yvan Verougstraete, élu président des Engagés en avril 2025, a déjà été impliqué directement dans la crise bruxelloise. Le 14 août, il avait été mandaté comme facilitateur pour tenter de rapprocher les positions des partis francophones et néerlandophones. Même si sa mission n’a pas débouché sur un accord, elle a montré qu’il pouvait intervenir dans les équilibres bruxellois. Son rôle à la tête du mouvement pourrait l’amener à superviser la transition, le temps que la fédération bruxelloise désigne un nouveau chef de file.

A ce stade, aucune décision officielle n’a été communiquée par Les Engagés. Mais la réorganisation annoncée par De Beukelaer dans La Libre devrait clarifier dans les prochaines semaines qui prendra le relais dans les négociations, alors que le blocage institutionnel dure depuis plus d’un an.

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