Un accord a été trouvé par le gouvernement fédéral concernant la taxe sur les plus-values.
Le gouvernement fédéral réuni en comité restreint a abouti à un accord au sujet de la taxation des plus-values,.
La taxe est chère aux socialistes flamands de Vooruit, selon lesquels il s’agit de faire contribuer également « les épaules les plus larges » aux efforts budgétaires. Ils avaient lié cette décision à plusieurs autres dossiers, dont la réforme du chômage. Pour les socialistes, c’est donc « le » trophée à engranger dans cette majorité où ils se trouvent isolés à gauche. Rapidement, Vooruit a d’ailleurs communiqué sur cette « étape historique », selon le parti, qui la présente comme une « contribution honnête des super riches, sans échappatoires ».
« D’autres partis avançaient des ‘inquiétudes’ et demandaient des exceptions, avec surtout pour but de prévoir des échappatoires, pour ceux qui ont un bon comptable, pour les familles avec beaucoup d’argent », affirme le parti, d’après lequel rien de tout ça n’est passé.
De quoi parle-t-on? Il s’agit de taxer les gains réalisés lors de la revente d’actifs financiers (actions, obligations), à partir de 10.000 euros de gains. « Ce n’est pas une taxe qui nous réjouit, mais nous sommes loyaux avec le gouvernement », a brièvement réagi à la sortie de la réunion le libéral David Clarinval. « Je pense que nous avons pu préserver la classe moyenne (…) C’est une bonne chose », ajoute-t-il, sans détailler le contenu de l’accord.
Pour les détails, il faudra attendre une communication plus approfondie du ministre des Finances Jan Jambon attendue dans la matinée. Selon les premières explications du vice-Premier ministre des Engagés Maxime Prévot, les 10.000 premiers euros seront bien exonérés, « qui pourraient être portés à 15.000 après une période de 5 ans ». L’épargne-pension est quant à elle hors du champ de cette taxe. Il fallait « éviter qu’il y ait trop de trous dans la raquette », mais sans « porter atteinte à celui qui gère ses deniers en bon père de famille, ni aux petits indépendants ou petits épargnants », ajoute le ministre. Un « monitoring annuel » de la mesure est prévu, avec possibilité de l’ajuster si le « rendement escompté » n’est pas au rendez-vous.
« Stop à l’impôt qui tue notre économie »
Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, ne s’est pas joint au concert de satisfaction qui a suivi, au sein de la majorité, l’accord sur la taxe des plus-values financières.
Ce dossier est l’un des plus brûlants de la coalition Arizona. Durant les huit mois de négociation qui ont mené à la formation d’un gouvernement, il a vu s’opposer le MR et Vooruit. Depuis 25 ans, les libéraux s’opposaient farouchement à une telle taxe mais Vooruit a fait de cette « contribution des épaules les plus larges » une condition d’entrée dans la majorité.
« Il est ahurissant de voir des politiques se réjouir d’un nouvel impôt dans le pays le plus taxé du monde. Cette taxe était le prix à payer pour un gouvernement de réformes. Nous respectons nos accords. L’accord sur les plus-values sera réel lorsque le texte de loi sera sur la table. Celui-ci devra correspondre aux points qui ont été arrêtés cette nuit. Merci à David Clarinval d’avoir défendu nos principes avec force. Lui qui aujourd’hui porte la plupart des réformes marquantes et positives de ce gouvernement. Pour le surplus, il n’y aura pas de taxe en plus avec le MR. Stop à l’impôt qui tue notre économie, le pouvoir d’achat et le développement du Pays! », a lancé M. Bouchez sur X.