port liège
Le Port autonome de Liège, gestionnaire de 33 sites le long de la Meuse et du canal Albert, est en proie à un climat délétère depuis des années. © BELGA

En pleine tempête, le Port autonome de Liège multiplie les entretiens intrigants

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Confrontée à un climat délétère permanent, la direction ad interim du Port autonome de Liège a décidé de convoquer individuellement les travailleurs du site le plus problématique. L’objet du courrier? «Article de presse, Le Vif, 14 juin 2025.»

Trois procédures judiciaires, des menaces de mort, une guerre des clans depuis des années et des témoignages accablants. Empêtrée dans un climat hostile en interne, la direction du Port autonome de Liège a récemment convoqué individuellement chaque travailleur de son site de Monsin. Dans un courrier envoyé le 17 septembre, le directeur général ad interim, Yves Demeffe, indique vouloir «donner suite à la publication de l’article dans Le Vif du 14 juin 2025» avec ces entretiens individuels: ces éléments figurent même dans l’objet de la lettre en question. Environ un tiers des travailleurs y dénonçaient une gestion sans vision, laxiste envers certains et passive.

Est-ce une initiative de la direction pour sauver les meubles à l’approche du renouvellement des mandats dans les unités d’administration publique wallonnes? Ou une demande du nouveau conseil d’administration, désigné le 12 juin dernier? Le courrier mentionne simplement que ces entretiens ont pour finalité de recueillir des observations «dans le respect des principes de transparence et du contradictoire». Selon quelques indiscrétions, le directeur général demanderait l’avis de chaque travailleur sur sa propre gestion, sur les comportements de deux ouvriers (l’un ayant été récemment condamné pour avoir entreposé des armes dans le port, l’autre faisant l’objet d’une information judiciaire pour prise illégale d’intérêts) et sur la personne désignée pour remettre de l’ordre à Monsin.

Lors d’un entretien avec Le Vif, Yves Demeffe avait évoqué une rupture de confiance envers cette dernière, qui se voit «dispensée d’effectuer des prestations pour le port» –autrement dit, payée à ne rien faire– depuis plus de trois mois.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Expertise Partenaire