Blegny Mine, près de Liège © Belga Image

Bientôt le retour des mines? Le gouvernement wallon s’engage pour «une exploration responsable» de son sous-sol

Le Vif

Le gouvernement wallon s’est engagé ce jeudi à se replonger dans son sous-sol, à la recherche d’une éventuelle mine de matières premières critiques. La Wallonie se positionne ainsi dans la mise en œuvre d’un plan européen adopté il y a un an.

Quarante ans après la fermeture de la dernière mine sur ses terres, la Wallonie vient d’acter la réouverture du débat sur son sous-sol. Evidemment, il n’est plus question d’en extraire du charbon, mais du lithium, des terres rares, du germanium ou encore du cuivre. «Ces éléments sont au cœur des technologies vertes (voitures électriques, panneaux solaires, éoliennes, etc.) mais aussi de notre vie quotidienne (téléphones, ordinateurs, alliages métalliques, etc.), introduit le cabinet Desquesnes dans un communiqué. L’Europe veut pouvoir extraire 10% de ses besoins annuels en matières premières stratégiques d’ici 2030. Pour cela, chaque Etat membre doit mettre en place un programme d’exploration ciblé.»

C’est aussi une manière de se conformer aux exigences européennes, donc. Le programme d’exploration national (PEN) définit une série d’études géologiques, scientifiques et techniques pour identifier les zones à fort potentiel. En Belgique, cinq de ces six zones se trouvent en Wallonie.

Dans sa communication, le président du MR Georges-Louis Bouchez affirme qu’il sera possible d’exploiter des mines robotisées à partir de 2030 en Wallonie. Questionnée par Le Vif à ce sujet en avril dernier, la géologue au sein du service géologique de Belgique, Sophie Decrée, tempérait un tel enthousiasme. «Il faut compter quinze à 20 ans si les conditions politiques et administratives sont optimales.» Son confrère, Eric Pirard, géologue à l’ULiège qui a produit un rapport sur le sous-sol wallon pour le centre d’études Jean Gol (rattaché au MR), affirmait également dans les colonnes du Vif qu’il «faut dix ans pour étudier le sol, et puis il faut ensuite que le service géologique défriche une zone et passe la main à une société privée et que celle-ci reçoive un permis d’exploration. Cela se fait sur une zone de quelques kilomètres dans laquelle on fore des centaines de trous de 300 mètres. Quand on a une cible d’exploration, il y a environ une chance sur 1.000 d’y trouver un gisement.»

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