Les présidents du MR, Georges-Louis Bouchez, et du MR Bruxelles, David Leisterh, attendaient pour lundi les réactions de différents partis à la proposition de déclaration de politique régionale qu’ils ont présentée mercredi dernier à la presse.
Près d’un an après les élections, Bruxelles est toujours à la recherche de son gouvernement. Mercredi dernier, le MR a mis sur la table une nouvelle proposition de déclaration politique, à laquelle différents partis ont réagi.
Groen et Vooruit ont jugé que le texte pouvait servir de base de discussion, mais il importe à leurs yeux qu’une négociation digne de ce nom avec des partenaires potentiels ait lieu, ont-ils signifié lundi.
« Le texte du MR montre clairement comment le Mouvement Réformateur voit l’avenir, mais pour former un gouvernement, nous devons nous asseoir à la table des négociations afin que les autres partis puissent également faire valoir leurs points de vue », a ainsi commenté le président de Groen, Bart Dhondt, à l’issue de la réunion du bureau de son parti.
Pour Vooruit, la déclaration de politique générale proposée par le président de la régionale bruxelloise du MR, David Leisterh, ne peut servir de base de négociation « que si des changements substantiels significatifs peuvent être apportés », a écrit la cheffe de file bruxelloise de Vooruit, Ans Persoons à M. Leisterh.
Mme Persoons a également invité celui-ci à adopter une autre approche, jugeant « irrespectueuse » la remise préalable du texte à la presse et seulement à certains partis. De nombreux sujets y sont abordés tandis que d’autres sont absents, tels qu’un chapitre sur de nouvelles recettes, pourtant demandé par l’agence de notation Standard & Poor’s, a-t-elle pointé.
« La déclaration a une couleur droite-libérale claire. Pour Vooruit, le texte peut être une base de négociation, mais seulement si des changements substantiels importants peuvent être apportés », a poursuivi Ans Persoons.
Comme ses collègues de Groen et du CD&V, elle ne voit pas l’intérêt d’en discuter au Parlement en raison du caractère public des débats qui ne fera que renforcer les désaccords. Les négociations doivent se faire selon une méthode claire et discrète définie à l’avance par tous les négociateurs », partenaires potentiels de majorité, a-t-elle insisté.
Des points positifs, mais aussi des divergences
Du côté des Engagés, on estime que la note présentée par le MR contient de réels éléments positifs, parmi lesquels « l’ambition assumée de réforme, notamment sur des axes clés comme l’économie, l’emploi, l’urbanisme, le logement ou encore la simplification administrative ». Mais le chef de file bruxellois Christophe De Beukelaer a tout de même pointé « plusieurs divergences« .
Dans un communiqué, Christophe De Beukelaer a indiqué lundi qu’au-delà des points positifs, « nos approches diffèrent sensiblement sur des enjeux essentiels comme la mobilité, le climat ou encore les politiques sociales et de santé« .
« Nous voulons donc apporter des modifications importantes au texte. Il manque par ailleurs un cadre budgétaire clair pour traduire concrètement les intentions politiques affichées », a-t-il ajouté.
Aux yeux de M. de Beukelaer, la note est une « ‘bonne base de discussion ». Mais pour avancer, le MR doit proposer « une méthode capable de rassembler: proposer un calendrier clair, inviter l’ensemble des partis démocratiques, organiser des bilatérales, et permettre que ce texte soit négocié avec ceux qui feront partie de la majorité ».
Au passage, le chef de file des Engagés a « rappelé » que la seule majorité possible était celle qui associe Groen, l’OpenVLD, Vooruit et le CD&V, qu’il avait proposée en mars dernier, en tant qu’informateur, aux côtés d’Elke Van den Brandt (Groen).
« Si les libéraux l’acceptent, cela permettra aussi d’avoir une majorité côté francophone et de lancer de véritables négociations pour former un gouvernement… Après un an il faut admettre que les vétos de Défi, du PS et d’Ecolo à l’encontre de la NVA ne bougeront plus », a-t-il conclu.
« Une avancée louable »
De son côté, « DéFI viendra à la table avec les autres partis démocratiques francophones en vue de rassembler une majorité dans les deux groupes linguistiques. Il contribuera à toute initiative qui vise à engranger les réformes nécessaires, tout en évitant de jeter notre Région dans les bras de l’extrême gauche, des communautaristes ou des nationalistes flamands« , a affirmé la formation amarante, lundi, à l’issue de la réunion du Bureau du parti.
Se disant prêt à « négocier, sans renoncer », DéFI a salué, en la proposition de note de politique régionale bruxelloise déposée par le MR, « une avancée louable ». « Dans une situation qui traîne depuis près d’un an, il convient d’urgence de transformer cette base en un projet commun, appuyé sur une majorité solide au Parlement bruxellois », a-t-il fait valoir dans un communiqué.
« Le MR doit accepter de voir sa note comme une base de travail, et pas comme un chèque en blanc. Nous avons constaté des points de convergence, mais aussi de nombreuses divergences, des oublis, et même des renoncements qui ne protégeront pas les Bruxellois. Pour donner une chance à ces négociations et à la survie de la Région, nos remarques ne se tiendront pas devant les caméras. », a conclu la présidente de DéFI, Sophie Rohonyi, citée dans le communiqué.