Mercredi après-midi, l’Open VLD a annoncé de manière inattendue la démission de Sven Gatz. La voie choisie a suscité nombre d’interrogations.
L’incertitude restait grande quant aux modalités de remplacement du ministre bruxellois du Budget, Sven Gatz, démissionnaire. Les problèmes de santé du ministre, qui avait déjà indiqué ne pas briguer de nouveau mandat ministériel, étaient connus, mais la voie choisie – via une motion de censure constructive prévue à l’article 36 de la loi spéciale sur les institutions bruxelloises – a suscité nombre d’interrogations. Le parti de ce dernier, l’Open VLD, tente de réunir les signatures nécessaires pour y procéder, mais d’autres partis néerlandophones se montrent très mécontents de la manière dont la formation libérale flamande a traité le dossier.
Du côté francophone, les Engagés ne voient pas non plus d’un bon œil un soutien exclusivement néerlandophone à une motion. En tout état de cause, il n’y aura pas de vote lors de la séance plénière de ce vendredi. Le délai est trop court: il faut 48 heures entre le dépôt d’une motion et le vote.
Le remplacement de Sven Gatz prend une tournure communautaire
De plus, les partis francophones n’étaient pas au courant et l’Open VLD a déposé un texte de motion avec les noms des députés de l’Open VLD, de Vooruit, des Verts et de la N-VA, soit une majorité de 10 des 17 membres du groupe linguistique néerlandophone. Mais Vooruit a fait savoir qu’il ne signerait pas la motion si celle-ci n’était pas ouverte à tous les néerlandophones et s’il n’y avait pas de consultation préalable avec les partis francophones qui mènent actuellement les négociations budgétaires.
«Il y a plusieurs façons d’organiser ce recul et celle d’un soutien exclusivement néerlandophone à une motion de méfiance ne me parait vraiment pas la bonne.»
Ce jeudi matin, l’Open VLD a déclaré espérer obtenir la signature de Benjamin Dalle (CD&V), mais celui-ci a déclaré sur BX1 ne pas comprendre le choix de ce parti d’utiliser l’article 36 de la loi spéciale sur Bruxelles. Comme l’article 35, cet article ne s’applique pas à un gouvernement en affaires courantes qui n’a plus de majorité, a-t-il dit. L’élu démocrate-chrétien s’est ouvertement demandé si la voie d’un arrêté n’était pas la bonne.
Fouad Ahidar se dit disponible
Ce n’est pas l’avis du ministre-président en affaires courantes Rudi Vervoort. « Rien ne se fait au niveau du gouvernement. C’est une compétence du parlement », a dit celui-ci, interrogé à l’issue de la réunion hebdomadaire du gouvernement. De son côté, Fouad Ahidar s’est dit prêt à apporter le nombre de signatures nécessaires (NDLR: 3) si l’Open VLD le lui demande, a-t-il déclaré à l’agence Belga.
Dans les rangs francophones, Christophe De Beukelaer (Les Engagés) n’est pas chaud à l’idée d’une motion uniquement soutenue par des néerlandophones. «Il y a plusieurs façons d’organiser ce recul et celle d’un soutien exclusivement néerlandophone à une motion de méfiance ne me parait vraiment pas la bonne. Vu l’impact politique de tout ça, la moindre des choses serait d’échanger sur le sujet entre les six partis qui négocient» un projet de budget, a-t-il indiqué à Belga.