Anne-Sophie Bailly

Gouvernement bruxellois: pourquoi Yvan Verougstraete doit encore parler de fond

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Pourquoi Yvan Verougstraete, en choisissant de parler de fond avant du casting, réussirait-il à poser les bases d’un futur gouvernement bruxellois?

On a déjà eu les négociations classiques. Sans résultat. On a aussi eu les tentatives spéciales, comme celle du PS, en janvier dernier, qui passait par l’activation de l’article 35 paragraphe 2 de la Loi spéciale ou, plus récemment, celle de Georges-Louis Bouchez qui proposait de sacrifier l’un des deux postes gouvernementaux dévolus au MR au profit d’un membre de la société civile. Sans résultat non plus.

D’où la question qui est aujourd’hui sur toutes les lèvres: pourquoi le président des Engagés Yvan Verougstraete réussirait-il dans sa mission de «facilitateur» et parviendrait-il en quelques semaines à établir des bases suffisamment solides en vue de la formation d’un gouvernement pour Bruxelles?

Parce que Bruxellois d’origine, il possède une bonne connaissance de la Région, du terrain, de son réseau. Parce que vierge de tout round de négociations précédentes, il est doté d’un sens certain du compromis. Parce que sa volonté est de parler d’abord du fond avant d’aborder le casting, en pariant sur l’idée que plus le chantier est avancé, moins les corps de métier qui l’ont façonné auront envie de le laisser en friche.

En tant que parti du Premier ministre, la N-VA doit-elle monter à bord du gouvernement bruxellois?

Malgré cela, peu sont ceux qui parient sur les chances de réussite de sa mission. Qui plus est, dans un délai aussi court. Car, rappelle-t-on, les exclusives sont toujours là et les positions particratiques n’ont pas bougé: pas de N-VA au gouvernement pour le PS, pas de gouvernement sans la N-VA pour l’Open VLD et le MR. Difficulté supplémentaire pour le facilitateur: la potentielle résistance passive ou active de ceux qui, malgré leurs «solutions créatives», ne sont pas parvenus à transformer l’essai et y ont laissé un peu de crédit. Quant à l’idée de parler contenu avant fonction, rien de neuf sous le soleil non plus. Pour mémoire, MR, PS et Engagés tenaient un accord de fond sur une dizaine de chantiers il y a plus d’un an déjà. Quant au duo d’informateurs Christophe De Beukelaer et Elke Van den Brandt, ils s’étaient eux aussi attaqués au fond avant tout autre chose.

Reste pourtant toujours une inconnue à lever. Est-il possible de dépasser le mantra: en tant que parti du Premier ministre, la N-VA doit-elle monter à bord du gouvernement bruxellois? Si oui, quelle compensation offrir aux partis qui renonceraient à la présence des nationalistes flamands dans l’exécutif régional?

Et ça, finalement, c’est quand même parler un peu de fond.

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