Le cercueil de Fabian, 11 ans, a été symboliquement exposé dans le parc où s'est produit l'accident. © Belga

Environ 300 personnes réunies à la cérémonie d’adieu en hommage à Fabian: « Son sourire habitait le quartier »

L’émotion était vive jeudi à Ganshoren, lors d’une cérémonie d’adieu pour le petit Fabian, 11 ans, percuté mortellement par la police.

Environ 300 personnes se sont recueillies lors de la cérémonie d’adieu organisée jeudi après-midi par les proches de Fabian, 11 ans, mortellement percuté lundi par un véhicule de police de la zone Bruxelles-Ouest dans un parc de Ganshoren. Le délégué général aux droits de l’enfant de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Solayman Laqdim, était notamment présent.

Lundi, vers 17h50, Fabian, circulant sur une trottinette, a été percuté par une voiture de police alors qu’il était poursuivi par le véhicule dans le parc Elisabeth, à proximité de la Basilique de Koekelberg à Bruxelles. Bien que les secours aient tenté de réanimer la victime, l’enfant est décédé à l’hôpital.

Fleurs et mots d’hommage sont venus orner en nombre le sol du parc Elisabeth, où était posé le cercueil. Une minute de silence a été observée, dans une atmosphère sensiblement chargée d’émotion, avant que la famille de Fabian ne porte le cercueil jusqu’au corbillard. « Police, criminelle », ont scandé certains participants peu après le moment de recueillement.

Fabian, qui allait souffler sa douzième bougie d’ici quelques jours, « avait toute la vie devant lui », s’est désolée sa famille. « Il était doux, joyeux, curieux. Il aimait apprendre, jouer, rire avec ses proches. Son sourire habitait le quartier. Sa présence remplissait la maison. »

« Aujourd’hui, c’est tout un quartier, toute une ville qui est choquée« , a insisté la porte-parole de la famille, Binta Liebman Diallo. Selon elle, les citoyens bruxellois ont besoin de soutien moral – de la part des responsables politiques notamment – après cet « ébranlement de confiance » vis-à-vis de la police. « Où était la proportionnalité? Quel danger représentait Fabian? », a continué la porte-parole, dénonçant le comportement disproportionné des agents de police en fonction lors des faits.

Solayman Laqdim, lors de son discours, a expliqué être « abasourdi par le silence » des décideurs politiques. Selon lui, ce silence ne reconnaît pas « le problème structurel » présent à Bruxelles entre les jeunes et la police. « Nous attendons que lumière soit faite », a appuyé le délégué général aux droits de l’enfant de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

L’enquête a été confiée au Comité P « afin de garantir une enquête tout à fait indépendante et impartiale », assurait mardi le parquet de Bruxelles par voie de communiqué.

Selon les premiers éléments de l’enquête, il semble que le véhicule de police a voulu procéder au contrôle de l’enfant, qui circulait sur une trottinette. Le garçon aurait pris la fuite, et une course-poursuite aurait été entamée.

Une collecte de fonds a par ailleurs été lancée par Simon Steverlinck, membre du collectif Heroes For Zero. L’argent récolté sera intégralement reversé à la famille pour contribuer aux frais de l’enterrement.

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