Ce lundi, Bruxelles a égalé un record détenu depuis 2010 par le fédéral: cela fait 451 jours que la capitale est privée de son gouvernement régional. A cette occasion, plus de 500 personnes ont manifesté dans la rue.
Plus de 500 personnes se sont rassemblées lundi vers 12h00 place Saint-Jean, à proximité du parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, pour dénoncer l’impasse politique et exiger la formation rapide d’un gouvernement régional. L’action était organisée par le collectif citoyen Respect Brussels.
Les manifestants ont scandé plusieurs slogans, tels que «Au boulot!», et fait retentir des sifflets à l’adresse des élus, avant d’entamer une marche spontanée jusqu’aux abords de l’assemblée régionale. «La prochaine fois, on occupe le parlement», a lancé sur un ton ironique l’un des organisateurs.
La mobilisation intervient alors que Bruxelles égale, lundi, le triste record de 541 jours sans nouveau gouvernement depuis les élections, jusqu’ici détenu par l’Etat fédéral après le scrutin de 2010. Le collectif dénonce une paralysie institutionnelle aux conséquences concrètes pour les citoyens: retards dans les permis d’urbanisme, subsides bloqués, factures impayées et procédures à l’arrêt. «On ne peut pas continuer à vivre dans une attente permanente», a insisté le porte-parole du collectif, Nicolas Hemeleers.
Plusieurs acteurs issus des milieux culturel et social ont pris la parole. Ils ont exprimé leurs craintes pour l’avenir du tissu associatif et culturel bruxellois, évoquant la possible disparition d’événements emblématiques faute de financements. Des inquiétudes ont également été formulées concernant la situation budgétaire de la Région, la problématique du sans-abrisme et les enjeux de sécurité.
Présent à la manifestation, le citoyen bruxellois Ben Erseels (plateforme G1000) a jugé la situation «incompréhensible» et estimé que «la Région risque d’aller droit dans le mur». Le philosophe et économiste Philippe Van Parijs a, pour sa part, souligné l’urgence de décisions budgétaires, et appelé les responsables politiques à faire des compromis.
Respect Brussels appelle à l’organisation rapide d’un «conclave bruxellois» pour aboutir à un accord de majorité et prévient que d’autres actions suivront si le blocage persiste.