Au terme d’une réunion tendue -et privée du PS- Georges-Louis Bouchez se donne quelques jours pour réunir enfin une double majorité à Bruxelles. Objectif: ramener les socialistes à la table, convaincre un partenaire néerlandophone manquant et pouvoir enfin ouvrir un conclave budgétaire pour sortir la Région de l’impasse financière.
Le président du MR Georges-Louis Bouchez se donne jusqu’au début de la semaine prochaine pour trouver une majorité à la fois dans les groupes linguistiques francophone, où il entend faire revenir le PS à la table, et néerlandophone de la Région bruxelloise. Le tout pour entrer ensuite en conclave budgétaire, a-t-il indiqué jeudi, en début de soirée, au terme d’une réunion de 3h15.
Cette réunion aurait dû lui permettre de présenter de nouveaux tableaux budgétaires aux six partis engagés dans cette discussion depuis six semaines, mais le PS n’a pas honoré ce rendez-vous. Le président du PS bruxellois Ahmed Laaouej avait peu goûté, mercredi, les propos tenus la veille par Frédéric De Gucht, un des négociateurs, qui avait comparé son parti à un alcoolique «accro à la dépense».
«On se laisse quelques jours pour avoir à la fois une majorité néerlandophone (NDLR: jusqu’ici pas présente autour de la table) et francophone, c’est-à-dire faire revenir le PS à la table. L’objectif est d’entrer en conclave la base des tableaux budgétaires qui devaient être présentés aujourd’hui. Mais nous avons d’abord consacré la réunion à ces questions», a déclaré M. Bouchez, à l’issue du rendez-vous. Selon lui, il a été «chargé par les autres (NDLR: négociateurs présents) de cette mission» avec un but de réussir d’ici au début de la semaine à venir.
M. Bouchez a encore dit ne pas «voir pourquoi le PS ne reviendrait pas autour de la table. Il y a eu un incident avec un partenaire, mais on ne peut rester toute la vie sur cet incident pour dire que l’on ne va pas gérer une Région qui est au bord de la faillite», a-t-il insisté.
Depuis des mois, la recherche d’une majorité néerlandophone est un sujet à ce point sensible que les discussions menées depuis quelques semaines, essentiellement pour trouver un accord budgétaire afin de sortir Bruxelles de l’ornière financière, se font avec trois formations (Groen, Vooruit et Open VLD), auxquelles il manque un siège pour en constituer une.
Durant plusieurs mois, l’Open VLD a fait de la présence de la N-VA dans cette majorité, une condition sine qua non. Mais depuis la fin de l’été 2024, le PS, côté francophone, a fait de son opposition à un tel scénario, une condition de sa propre participation à des négociations aux côtés du MR et des Engagés, dans le camp francophone.
«Nous n’avions déjà pas de majorité du côté néerlandophone, et maintenant le PS s’est retiré», a expliqué Elke Van den Brandt (Groen) à l’issue de la réunion avant laquelle elle n’avait pas caché que la «confiance autour de la table est faible» et que son optimisme ne l’était guère plus. «Le formateur a demandé quelques jours pour trouver une majorité des deux côtés. Et nous les lui avons accordés», a ajouté Van den Brandt, aux côtés d’Ans Persoons (Vooruit), insistant sur la préoccupation à avoir pour les Bruxellois.
Les autres négociateurs se sont abstenus de tout commentaire. Idem, jusqu’alors, du côté du PS.