test électoral
Le test électoral du Vif, réalisé un an après les élections, permet aux électeurs de vérifier s’ils sont toujours en phase avec leur vote du 9 juin 2024. © BELGAIMAGE

Notre test électoral, 1 an après: revoir les rythmes scolaires, seuls le MR et… le PTB le veulent

Benjamin Hermann
Benjamin Hermann Journaliste au Vif

Un an après les élections, voteriez-vous encore pour le même parti? Le Vif lance un test électoral qui permet aux Belges de vérifier si leur choix correspond toujours à leurs convictions politiques. Pour ce faire, les partis francophones ont été interrogés sur une vingtaine de thématiques, avec des réponses parfois étonnantes. Par exemple, seuls le MR et le PTB sont favorables à l’idée de revoir les rythmes scolaires.

Un test électoral précède les élections, par définition. Le Vif a mis sur pied un exercice d’un genre nouveau: le «test post-électoral». Un an après les élections du 9 juin 2024, les électeurs sont-ils toujours en phase avec leur choix? Le parti pour lequel ils ont voté correspond-il encore à leurs convictions politiques?

Une vingtaine de questions ont été posées dans le cadre de ce test électoral aux six principaux partis du paysage francophone belge, en brossant des thématiques fédérales, régionales et communautaires. Tous se sont prononcés, avec parfois des réalités surprenantes qui apparaissent. C’est le cas, par exemple, du positionnement des partis concernant une adaptation des rythmes scolaires, qui permettrait de mieux faire coïncider les vacances avec celles des deux autres communautés.

1 an après

Selon les thématiques, les réponses des partis, lorsqu’elles ne sont pas toutes les mêmes, correspondent le plus souvent à une logique de majorité-opposition ou à une logique gauche-droite. Quelquefois, les postures défient ce type de clivages. En l’occurrence, seuls le MR et le PTB, bien éloignés sur l’échiquier politique, sont favorables à une telle adaptation des rythmes scolaires.

Depuis la rentrée scolaire 2022, pour rappel, les élèves des écoles francophones suivent un calendrier scolaire qui se structure autour de la succession de périodes de sept semaines de cours et de deux semaines de congé. Les vacances d’été, elles, ont été rabotées, l’année scolaire débutant fin août et s’achevant début juillet. De ce fait, les vacances des élèves des écoles francophones ne coïncident plus (toujours) avec celles des écoles néerlandophones et germanophones.

Le débat s’est rouvert au début du printemps, lorsque la ministre de l’Education en Fédération Wallonie-Bruxelles, Valérie Glatigny (MR), a suggéré une nouvelle adaptation du calendrier. Il ne s’agit pas de «réformer la réforme», avait-elle insisté, mais d’apporter quelques modifications à la marge, en particulier pour l’année scolaire 2026-2027. L’idée n’avait pas manqué de faire réagir, dans l’opposition notamment, où l’on dénonçait une volonté de détricoter une réforme bénéfique pour les principaux intéressés, à savoir les enfants.

«Oui mais» pour le MR, «non mais» pour Les Engagés

Sans surprise, le MR ne ferme donc pas la porte à quelques adaptations, mais avec mesure. «Le gouvernement va en effet travailler durant cette législature avec les communautés flamande et germanophone à l’harmonisation de la réforme des rythmes scolaires annuels, ceci devant également faciliter le recrutement de professeurs dont la langue maternelle est le néerlandais ou l’allemand et l’immersion linguistique des élèves durant les vacances scolaires», indique le parti.

Le MR précise cependant bien qu’il entend «préserver l’objectif de la réforme (alternance entre sept semaines de cours et deux semaines de congé), qui est de mieux tenir compte du rythme des enfants pour favoriser les apprentissages».

Le partenaire de majorité, Les Engagés, n’est pas d’accord à l’idée d’adapter le calendrier, tout en tempérant la réponse lui aussi, cette position n’étant pas si éloignée de celle du MR, au bout du compte. «Nous pouvons faire preuve de souplesse et également pousser les autres communautés à faire de même pour partager un maximum de semaines en commun en espérant qu’elles finiront par se calquer sur notre calendrier, qui cumule de nombreuses vertus au profit du bien-être et de l’apprentissage des enfants».

Au final, c’est le PTB qui se montre le plus volontariste. «Avoir des systèmes différents dans un si petit pays est absurde et crée des problèmes pour de nombreuses familles. Nous sommes pour harmoniser les congés à travers le pays en concertation avec toutes les communautés et l’enseignement supérieur. Le système doit tenir compte de ce qui est le mieux pour les enfants et les enseignants d’abord, mais aussi de l’organisation de la société, des possibilités d’accueil et de la situation des parents», considère le parti de gauche.

Les trois autres partis se disent opposés à une nouvelle modification du calendrier. «La réforme, qui place en priorité les besoins des enfants, est une réussite en termes d’équilibre entre les temps scolaires et les temps de repos. Aucun spécialiste ne souhaite un retour en arrière. Plutôt que menacer le nouveau calendrier scolaire, la ministre Glatigny devrait plutôt convaincre ses homologues flamand et germanophone des bienfaits de celui-ci», lâche-t-on au PS, parti de l’ancienne ministre de l’Education, Caroline Désir.

Ecolo insiste aussi sur les bénéfices pour les élèves et leurs apprentissages, ajoutant que «le monde de l’école a besoin de respect et de stabilité».

«Cette réforme donne satisfaction dans le milieu enseignant et répond à une meilleure prise en compte du biorythme des élèves. DéFI reste favorable à l’absence de toute évaluation certificative au terme de deux semaines de congés scolaires», précise de son côté le parti amarante.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire