Interpellé à la Chambre au sujet du décès du petit Fabian, le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR) a assuré avoir demandé à la police une analyse poussée de la pratique des courses-poursuites.
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin, a demandé à la police de lancer une analyse poussée de la pratique des courses-poursuites impliquant des deux-roues et des usagers faibles en milieu urbain, a-t-il indiqué jeudi à la Chambre en réponse à une série de questions sur le décès du petit Fabian dans un parc bruxellois. Cette analyse s’appuiera sur l’expérience de terrain des policiers et les rapports existants.
« Ces modes de transport sont de plus en plus utilisés dans nos villes, et par un public de tout âge. C’est une réalité à laquelle nous devons nous adapter. Les résultats de l’enquête seront précieux pour alimenter cette analyse, qui sera faite avec tout le sérieux requis. Ses conclusions seront essentielles pour que toutes les mesures soient prises pour éviter que de tels évènements ne se reproduisent à l’avenir« , a-t-il expliqué.
Ce décès survenu lundi suscite une vive émotion qu’a relayée le ministre MR. « La mort d’un enfant de 11 ans nous touche toutes et tous. Cet évènement terrible est un crève-cœur. Nous partageons donc tous ensemble cette douleur indicible. C’est ce message de compassion que j’ai porté à la famille ce matin, en mon nom et au nom du gouvernement. Nous partageons aussi évidemment l’émotion et la peine exprimée par la population. Nous entendons celle qui vit au sein de la police », a-t-il souligné.
Une enquête est ouverte et a été confiée au Comité P. M. Quintin n’a donc voulu s’exprimer sur les circonstances de l’accident. Plusieurs députés n’ont pourtant pas manqué de rappeler que cet événement n’est pas le premier du genre en quelques années: décès de la petite Mawda en 2018, Mehdi en 2019, Adil en 2020, etc. « Cette mort ne peut être une ligne de plus dans une liste beaucoup trop longue. Combien de jeunes issus des quartiers populaires doivent encore mourir pour que l’on réagisse? » a lancé Rajae Maouane (Ecolo-Groen) tandis que sa collègue Tinne Van der Straeten se demandait comment il était possible qu’un SUV de la police pénètre dans un parc pour y mener une poursuite. « Si un enfant de cet âge-là ne peut pas rouler sur une trottinette, c’est pour sa sécurité. Raison de plus de ne pas le poursuivre dans un parc », a renchéri Julien Ribaudo (PTB).
« Voilà trois jours que nous sommes dans l’incompréhension et la colère« , a rappelé Ridouane Chahid (PS) qui a réclamé des « règles claires » pour encadrer les courses-poursuites de la police. La revendication a aussi été exprimée dans la majorité. En 2019, le Comité P formulait déjà une telle recommandation, a fait remarquer Denis Ducarme (MR). « Cela n’a pas été fait par vos prédécesseurs. Nous vous invitons à prendre l’initiative. Bon nombre de pays en Europe ont encadré les poursuites ». Pour les Engagés, l’enjeu n’est ni plus ni moins qu’une « société dans laquelle les jeunes pourront s’émanciper en toute sécurité ».