Accusé d’avoir mené une politique de logement discriminatoire dans la commune d’Aalter, dont il était bourgmestre jusque dimanche, Pieter De Crem a annoncé quitter le CD&V.
L’ancien ministre de la Défense Pieter De Crem a annoncé, lundi matin, sa décision de quitter le CD&V, le parti chrétien-démocrate flamand dans lequel il militait depuis 40 ans. La veille, il avait déposé sa démission de son poste de bourgmestre d’Aalter (Flandre orientale), poussé vers la sortie après des accusations de discrimination à l’égard des personnes d’origine étrangère désirant se domicilier dans sa commune.
« Le parti n’offre plus aucune solution aux problèmes et défis auxquels la société est confrontée », a-t-il commenté. Pieter De Crem (63 ans), qui a reçu le soutien du Vlaams Belang (extrême droite), ne souhaite toutefois pas quitter la politique et a annoncé vouloir désormais s’engager dans « une vraie réforme politique », avec un soutien spécifique aux mandataires locaux. L’engagement quotidien de ces derniers est, selon lui, éclipsé « par une absence totale de vision de la part des dirigeants du parti ».
«On peut être strict sans pour autant enfreindre la loi»
Le président du CD&V Sammy Mahdi a déploré le départ du bourgmestre d’Aalter et ancien ministre Pieter De Crem, et l’absence de tout mea culpa de sa part. « J’aurais préféré que les choses se passent autrement. Mais on ne peut pas prendre à la légère la discrimination et le racisme », a déclaré M. Mahdi. Ajoutant: « Si chacun pouvait simplement faire un petit effort et dire: ‘J’ai des difficultés en tant que bourgmestre, ce n’est pas facile avec les personnes qui arrivent sur mon territoire, j’ai peut-être été trop créatif, je m’en excuse’, alors je pense qu’il y aurait eu des possibilités. »
Face aux critiques de l’intéressé affirmant que la direction du CD&V n’apporterait plus de solution aux défis actuels, notamment en matière de migration, « on peut être strict sans pour autant enfreindre la loi« , répond Sammy Mahdi. « On ne peut pas simplement ignorer la législation », ajoute-t-il. « Tout bourgmestre doit respecter les lois du pays. Cela signifie que l’on ne peut pas discriminer de la sorte ».
Vendredi, la ministre flamande des Affaires intérieures, Hilde Crevits (CD&V), avait ouvert contre l’intéressé une enquête disciplinaire, devenue sans objet du fait de sa démission.