Les vacances parlementaires arrivent et le gouvernement fédéral s’approche d’un premier bilan. Son train de réformes est engagé, mais il pourrait dérailler.
L’Arizona avait prévu d’accélérer les mesures avant l’été, et plus précisément pour le 21 juillet, jour de fête nationale qui sera suivie des congés parlementaires. A l’heure qu’il est, les partis de la majorité se regardent en chien de faïence, et chacune de leur mesure préférée est figée. L’ambiance était pourtant tout autre la semaine dernière encore, alors qu’un kern se clôturait victorieusement avec un accord sur la taxation des plus-values. Tour d’horizons des ambitions de chacun.
All-in sur la réforme du chômage ?
La formation de Georges-Louis Bouchez est la plus gourmande, cet été, avec trois dossiers au programme. Le MR prévoit de voter dès ce jeudi la réforme du chômage au parlement, à moins que l’opposition lui refasse le coup de la fin juin, en votant collectivement (y compris le Belang) pour un renvoi de multiples amendements vers le Conseil d’Etat. Si tel était le cas, la réforme du chômage –qui a déjà pris du retard (elle devait théoriquement être votée le premier juillet pour être effective dès le premier janvier 2026)–, en prendrait un fameux coup.
La deuxième grande mesure que la majorité vise à faire passer avant le 21 juillet, c’est la réforme fiscale. C’est une marche déterminante pour tenir la fameuse promesse des 500 euros de plus pour ceux qui travaillent. Toutefois, la mesure est directement liée à la taxation des plus-values voulue par Vooruit. Une taxation remise en question, se dit-il, par le MR qui y déplorerait deux articles techniques, dont un portant sur l’obligation de déclarer à l’Etat les 10.000 euros exemptés d’impôts.
Enfin, le MR pousse aussi pour acter la fusion des zones de police de Bruxelles. Mais dans un cas comme dans l’autre, il semble complexe voire impossible que le parcours législatif des trois mesures soit achevé d’ici le 21 juillet. Les deux dernières mesures citées ne sont qu’à l’étape d’une première lecture. La réforme du chômage est donc l’atout des libéraux dans le jeu de cartes qui se joue actuellement.
Les Engagés et Vooruit en trouble-fête ?
Ce week-end, Maxime Prévot a annoncé dans L’Echo qu’il pourrait revenir sur l’accord sur les plus-values tant que les CPAS ne sont pas assurés d’une augmentation de 60 millions d’euros supplémentaires (pour atteindre un total de 300 millions) afin d’amortir la réforme du chômage, qui pèsera lourd sur les finances locales. Or sans réforme sur les allocations de chômage, pas de taxe sur les plus-values non plus, c’était le deal. Dans un tel cas, les socialistes flamands bloqueront quant à eux le plan défense voulu par la N-VA qui vise, notamment, à confirmer la volonté d’achat de onze F-35.
Vooruit pourrait éventuellement se passer de la taxation sur les plus values jusqu’au 21 juillet. L’heure est à un autre chantier pour les socialistes flamands, alors que Franck Vandenbroucke négocie en ce moment la réforme des soins de santé avec ses partenaires de coalition.
Par ailleurs, en cette fin d’année scolaire, Les Engagés accusent un sérieux retard sur le Plan National Energie-Climat, compilant les dispositions régionales en la matière, que la Belgique devait remettre à la Commission européenne pour le 12 mai. L’Arizona a demandé un délai supplémentaire jusqu’au… 21 juillet.
«Tout cela sera une question d’équilibre, pointe une source gouvernementale. Mais des dossiers doivent être traités pour le 21 juillet.» L’enjeu est de ne pas dérègler les rentrées budgétaires pour les années à venir, mais aussi de donner le signal que le gouvernement poursuit son train de réformes. «Pour cela, il faudra naturellement mettre de l’eau dans son vin.» Le mois de juillet s’annonce décisif pour Bart De Wever, chargé d’arbitrer les négociations, et de ne frustrer personne afin de conserver une cohésion pour le futur.