accord d'automne

Les ministres se quittent sans s’entendre sur l’accord d’automne tant espéré

Alors que Bart De Wever espérait un accord d’automne pour la fin de la journée, le kern s’est achevé sans solution. Le travail reprendra en bilatérales vendredi.

Le Conseil des ministres restreint (kern), réuni mercredi depuis 13h, s’est achevé vers 18h sans accord, tant sur le budget que sur les réformes socio-économiques. Les vice-Premiers ministres ont quitté le 16, rue de la Loi sans exprimer le moindre commentaire, a constaté Belga. Le travail reprendra en bilatérales seulement vendredi, après le Conseil européen prévu jeudi, a-t-on appris de sources concordantes.

«C’est bloqué», indiquait-on dans l’entourage des négociateurs. «C’est difficile, mais on continue de travailler.» Certains se montraient davantage pessimistes: «On est face au mur, la question existentielle se rapproche».

Le Premier ministre Bart De Wever entend procéder à un effort de 10 milliards d’euros supplémentaires afin de remettre le budget sur les rails d’ici la fin de la législature. Il a une nouvelle fois confirmé cette ambition mercredi après-midi avant son entrée en kern.

Pendant plusieurs semaines, le chef du gouvernement a tenté de faire passer une proposition reposant sur des mesures structurelles: un saut d’index, la hausse de la TVA, la réduction de la norme de croissance des soins de santé et l’accentuation des efforts pour remettre au travail les malades de longue durée. Les deux premières propositions ont cabré le MR, mais aussi Vooruit. Dans une nouvelle proposition, la TVA a été retirée, une forme de saut d’index allégée a été mise en avant. Mais il devenait de ce fait impossible d’arriver aux 10 milliards, que réclament aussi bien le Premier ministre que le CD&V et les Engagés afin d’éviter un effet «boule de neige» des charges d’intérêt de la dette qui serait désastreux pour les finances publiques.

Aux questions budgétaires s’ajoutent les réformes décidées avant l’été: taxe sur les plus-values, réformes des pensions, flexibilisation du marché du travail, etc. Elles doivent encore être finalisées. Mardi soir, les travaux sur ces questions semblent avoir bien progressé sans toutefois qu’il n’y ait eu d’accord définitif.

La crise risque-t-elle de perdurer?

L’intention était de travailler au finish mercredi pour présenter un accord au Parlement jeudi ou vendredi. Les discussions ont capoté après quelques heures. Le MR a été à nouveau pointé du doigt. Les libéraux s’en tiennent à leur discours: il n’est pas question de toucher au pouvoir d’achat et à la compétitivité des entreprises, ont-ils répété. Le week-end passé, le président Georges-Louis Bouchez s’est montré clair: son parti n’a pas été élu pour augmenter les impôts. A bonne source, Vooruit était aussi épinglé pour une tendance à se cacher derrière le MR pour in fine refuser également des mesures structurelles.

De source gouvernementale, trois scénarios étaient évoqués à l’issue des consultations bilatérales de vendredi. Soit le budget pluriannuel et les réformes peuvent passer, et dans ce cas le gouvernement sort de la crise. Soit, les réformes peuvent passer, mais pas encore le budget, et dans ce cas, c’est certes la crise, mais le gouvernement n’est pas encore menacé et peut vivre trois mois avec les douzièmes provisoires. Soit, aussi bien le budget que les réformes sont bloquées, et dans ce cas, la crise est totale. L’idée de se contenter d’un seul budget 2026, sans mesure structurelle pour les années qui restent semble exclue.

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