Georges Louis Bouchez - Président du MR © belga

Le torchon brûle entre Georges-Louis Bouchez et la RTBF après la diffusion d’un extrait sonore

Un extrait sonore d’une conversation entre une journaliste de la RTBF et le président du Mouvement réformateur, Georges-Louis Bouchez a augmenté, ce week-end, la tension qui existait déjà entre ce dernier et l’opérateur public.

On entend notamment, en fin d’extrait, qui ne semble pas coïncider avec la fin de la discussion, un Georges-Louis Bouchez hors de lui prononcer une phrase qui peut être interprétée comme une menace.

En cause, une publication, fin juillet, sur le site de la Radio-télévision belge francophone, d’un article basé sur une enquête de la rédaction de notre hebdomadaire.

Celle-ci prétend qu’un véhicule, qu’avait parfois conduit Georges-Louis Bouchez et sa compagne, avait été pourvu, un temps, d’une vignette handicapée invalide, ce qui aurait valu au véhicule de nombreux PV de stationnement. Mais en relatant les faits avancés par le Vif, l’auteur des quelques lignes avait commis plusieurs erreurs factuelles qui, sans preuve supplémentaire, attribuaient, notamment, au président du MR et à sa compagne certaines des utilisations de cette fameuse carte.

   Georges-Louis Bouchez, extrêmement courroucé, avait alors contacté une autre journaliste de la RTBF pour lui demander que soit retiré l’article erroné. Plusieurs personnes auraient assisté à tout ou une partie de l’appel, affirmait samedi matin L’Avenir, qui évoquait pour la première fois cette discussion.

C’est un extrait de cette conversation qui a fuité samedi soir, faisant monter la tension d’un cran. Dans cet extrait, le président du MR a invité la journaliste à lui « envoyer » l’auteur de l’article publié sur le site web. « Je te jure qu’il va être super bien reçu. Et lui risque peut-être d’avoir besoin d’une carte après. Ça, je peux te le dire ».

Menace ?

Cette phrase a été prise par certains comme une menace envers la personne et envers la liberté de la presse, estimant que le politique menaçait l’auteur d’avoir, après leur rencontre, besoin d’une carte pour personnes à mobilité réduite. Contacté par L’Avenir, le président du MR a dit avoir été mal compris et qu’il parlait en fait d’une carte de presse.

   La RTBF, qui a republié l’article à plusieurs reprises afin d’y amener des corrections et des clarifications, aurait présenté des excuses au président libéral, selon L’Avenir. Mais elle n’avait pas voulu réagir aux questions du quotidien.

   Une fois qu’il est apparu que la publication de l’extrait sonore nourrissait de très nombreuses discussions sur les réseaux sociaux, le service public a finalement réagi dimanche, en « réfutant toute allégation selon laquelle la RTBF cède à la pression ». « Les faits qui ont été corrigés l’ont été car ils manquaient de précision« , a souligné auprès de l’agence Belga la porte-parole, Axelle Pollet, qui explique que le texte était le fruit du travail de plusieurs personnes et pas d’un auteur en particulier.

« On est pour l’apaisement »

Le Boulevard Reyers veut calmer le jeu. « On est pour l’apaisement. Toute cette histoire ne crée pas un climat constructif autour du travail du journalisme« .  La RTBF « ne cautionne » pas l’enregistrement « lacunaire » et sa diffusion, qui ne sont « ni du fait de la RTBF, ni de sa journaliste ».

Interrogé sur une éventuelle enquête interne pour savoir qui en est à l’origine, le média public a répondu ne pas avoir lancé d’enquête interne, mais il « traitera en temps utile le fait d’en mener une ou non ».

De son côté, le président du MR n’a pas réagi directement dimanche, mais a reposté de nombreux commentaires mettant en cause tant la légalité que la déontologie journalistique.

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