David Leisterh et Georges Louis Bouchez devaient organiser une réunion avec tous les partis concernés par la formation d’un gouvernement bruxellois. Cela s’est finalement transformé en un rendez-vous avec les socialistes. © BELGA

Gouvernement bruxellois: la solution annoncée n’a finalement pas (encore) été discutée

Sylvain Anciaux

Les six partis concernés par la formation d’un gouvernement bruxellois devaient se retrouver ce lundi après-midi suite à l’annonce d’une solution par le MR. Erreur à l’allumage, semble-t-il, puisque la plénière s’est transformée en bilatérale.

Une N-VA «fantôme», un secrétaire d’Etat transformé en homme de paille, des portes qui s’ouvrent et puis d’autres qui se ferment. Au point mort depuis des mois, le dossier de la formation d’un gouvernement bruxellois s’est soudainement agité depuis l’annonce, dimanche soir, d’un accord entre six partis (sans la N-VA) pour entamer des négociations. Pour rappel, le MR sacrifie l’un des deux postes gouvernementaux qui lui sont dédiés au profit d’un membre de la société civile validé par les six partis de l’accord en plus de la N-VA. Une réunion regroupant donc le MR, Les Engagés, le PS, Groen, Vooruit et l’Open-VLD était programmée ce lundi à 15 heures. Elle n’a pas eu lieu.

Quelques minutes avant la rencontre, l’équipe du MR a annoncé à Ahmed Laaouej (PS) qu’il serait seul pour échanger avec les libéraux. Le malaise, parce qu’il y a lieu de parler de malaise, résiderait dans la composition d’équipe des libéraux. Initialement, chaque parti était convié avec trois représentants ce lundi. Dans les rangs du MR figurerait un certain secrétaire du groupe politique de la N-VA au parlement bruxellois. Son appartenance politique étant soulignée par les socialistes ce dimanche, ces derniers ont demandé aux libéraux de revoir leur équipe, «parce qu’on négocie à six, pas à six et demi».

Une réunion qui énerve

«On avait été très clair, la N-VA n’a pas sa place à notre table, même pour des négociations techniques, assure un socialiste bruxellois. On se tient strictement au communiqué publié hier soir.» La rupture de confiance n’est pas consommée pour autant, et l’on parle plus d’une incompréhension que d’un passage en force pour l’instant, mais le PS reste sceptique. L’encarté de la N-VA n’était (logiquement) pas présent à la rencontre MR-PS de ce lundi après-midi. De surcroît, le clan socialiste ne goûte que très peu à la réunion organisée par Elke Van den Brandt à 11h30 ce lundi, incluant la N-VA.

Cependant, tout cela n’est qu’une question de négociations à l’instant T. Car si le poste de Secrétaire d’Etat qu’abandonne le MR au profit d’un membre de la société civile doit être confié à une personne sans carte politique, son futur cabinet lui, pourra, devra et sera politisé.

Le cas David Leisterh

Pour David Leisterh, c’est un faux nouveau départ. Celui qui menait la liste MR au soir du 9 juin 2024 avant de peiner dans la (difficile) mission de formateur avait pris du recul sur l’usante saga au printemps. Ce lundi, alors que Georges-Louis Bouchez devait défendre les intérêts du MR, son meilleur ami devait retrouver le costume de formateur devant le mener au poste de Ministre-Président.

Tous ces espoirs se retrouvent à nouveau retardés, si ce n’est compromis. A la table des négociations, il est bel et bien prévu que ce soit le MR qui défende les intérêts de la N-VA, et non les trois partis néerlandophones. D’où l’incorporation du technicien nationaliste au sein du trio de négociateurs du MR. La lisibilité de la séquence n’était déjà pas des meilleures, la rebondissement de ce lundi après-midi n’aide en rien.

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