Le ministre de l’Intérieur l’a confirmé: les six zones de police bruxelloises fusionneront, rapidement même. Dans les communes, ce sont avant tout des moyens qui sont attendus.
«Les résultats du grand kern de juillet ont été très décevants sur la question du financement», lâche Christian Lamouline (Les Engagés). Le bourgmestre de Berchem-Sainte-Agathe, président de Brulocalis, qui fédère les communes bruxelloises, a beau porter les couleurs d’un parti de l’Arizona, cela ne l’empêche pas d’exprimer ses craintes quant au sous-financement de la police locale. Le constat est d’ailleurs partagé par des bourgmestres de toutes les formations.
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin (MR), a confirmé ce qui était prévu dans l’accord de gouvernement: une grande vague de fusions des zones de police s’annonce et c’est Bruxelles qui s’y pliera en premier lieu. Il espère une fusion des six actuelles zones en une seule qui soit opérationnelle pour 2027. Les objectifs poursuivis: une meilleure coordination, un seul commandement, davantage d’efficacité, de proximité et in fine de sécurité. Les bourgmestres bruxellois ont maintes fois exprimé leur scepticisme.
L’affaire est décidée, désormais, au sein de la coalition gouvernementale. Brulocalis est chargée de remettre un avis technique sur le dossier. Il sera soumis au bureau de l’association le 27 août et rendu trois jours plus tard.
En attendant, faute d’être pleinement convaincu par la pertinence de la fusion, c’est bien à propos des moyens financiers que Christian Lamouline –et les autres bourgmestres avec lui– se montre insatisfait.
La fusion s’accompagnera d’un soutien financier de 55 millions d’euros répartis sur les cinq ans de la législature. Le dossier, en revanche, devait aller de pair avec une révision de la norme KUL, qui encadre le financement des zones de police. Là, selon une estimation de Brulocalis, les besoins pour l’ensemble de la Région sont de l’ordre du demi-milliard d’euros sur la législature. Ce second dossier, «qui avait été annoncé comme consubstantiel à la fusion, est remis à plus tard», peste-t-il. Il n’aboutit pas encore, mais le travail est bien en cours, lui répond-on au gouvernement. Tout vient à point à qui sait attendre, paraît-il.