Dans l’exercice d’imposition 2025, pour la déclaration simplifiée en ligne, 448 codes sont préremplis. S’il faut vérifier l’exhaustivité et l’exactitude de ces données, il est aussi parfois nécessaire de déclarer des informations non reçues par l’administration fiscale. Voici dix éléments de votre feuille d’impôts qui pourraient avoir besoin d’être complétés ou vérifiés par vos soins.
Ca s’appelle une énorme progression. En 2010, à peine 4.650 contribuables à peine recevaient une proposition de déclaration simplifiée de la part du SPF Finances. Cette année, pas moins de 3,96 millions de personnes sont concernées, soit 57% des citoyens, hors indépendants. Autre évolution notable: désormais, seuls 5% des administrés complètent leur déclaration d’impôts en version papier. MyMinfin (Tax-on-web) superstar!
Mais si les données des déclarations simplifiées sont déjà remplies en ligne, cela n’empêche pas les erreurs. Lors de l’exercice d’imposition précédent, 8% des contribuables avaient signalé des fautes, des données manquantes ou des cases erronément remplies. Alors qu’il ne reste plus qu’un mois pour valider sa déclaration d’impôts (15 juillet maximum, sauf pour les indépendants et les personnes touchant des revenus de l’étranger, qui, elles, ont jusqu’au 16 octobre 2025), voici les principaux points à vérifier dans sa déclaration.
1. Les revenus professionnels: premier point à vérifier dans sa déclaration d’impôts
Sur MyMinfin, les revenus belges sont déjà pré-remplis, puisque les employeurs transmettent les fiches de paie des salariés à l’administration. Mais, «parfois des débiteurs de revenus ne rentrent pas les fiches à l’administration dans les temps. Cette dernière n’a alors pas toutes les informations. Il faut donc vérifier la mention de ses revenus», conseille Wilfried Niessen, professeur à HEC Liège. Florence Angelici, porte-parole du SPF Finances, recommande de comparer sa fiche d’impôts et sa fiche employeur. Concernant les revenus à l’étrangers, «qu’ils soient professionnels, immobiliers ou via des comptes, il faut s’assurer que les données ont été reprises par l’administration dans la déclaration fiscale car elle ne reçoit pas tout», complète la porte-parole du SPF Finances.
2. Les enfants à charge
Sous certaines conditions, un avantage fiscal est possible pour les enfants à charge. Soit les enfants, enfants adoptifs, petits-enfants, arrière-petits-enfants et les enfants à charge exclusive ou principale (pour lesquels au moins la moitié des frais d’entretien de l’enfant) avant l’âge de 18 ans (sauf s’ils ont été placés sous le statut de minorité prolongée). Une plus grande partie des revenus peut ne pas être taxée et le montant des impôts dus peut être réduit. Pour un enfant à charge, la majoration de la quotité du revenu exemptée d’impôt dans l’exercice d’imposition 2024 est fixée à 1.920 euros. Mais aujourd’hui, les situations familiales sont souvent plus complexes, et avec elles, les déclarations fiscales, qui ne mentionnent pas automatiquement les informations relatives. «On a des ménages recomposés, des enfants à charge à la fois du mari et de l’épouse suite au divorce, des enfants à charge d’une personne et l’autre verse des rentes alimentaires, donc il faut être attentif à ces éléments pour être sûr que c’est déclaré correctement. C’est compliqué pour l’administration de pouvoir les remplir, surtout si la situation a changé durant l’année», met en garde Wilfried Niessen.
3. Les pensions alimentaires payées et reçues
«Les rentes alimentaires ne sont pas mentionnées automatiquement dans la déclaration», explique Wilfried Niessen. Or, il est important de les indiquer car, à certaines conditions, 80% de la pension alimentaire (payée à un enfant, un parent en maison de repos dont les revenus ne seraient pas suffisants pour couvrir ses frais d’hébergement ou encore une personne qui réside à l’étranger) peuvent être considérés comme des dépenses déductibles. «Cette déduction possible est en faveur du citoyen», résume Wilfried Niessen. Il est toutefois nécessaire de déclarer le montant total de la pension alimentaire versée. Pour bénéficier de cette déduction, il faut indiquer le montant total effectivement payé et les coordonnées (nom, prénom et adresse) du ou des bénéficiaires de la pension alimentaire dans le cadre VIII «Pertes antérieures et dépenses déductibles», point 2. Considérées comme des revenus divers, les pensions alimentaires reçues doivent être mentionnées dans la déclaration fiscale si les conditions identiques à celles qui permettent au débiteur de déduire la pension sont remplies. Seuls 80% de la pension alimentaire reçue sont imposables.
4. Les avantages fiscaux
Certaines dépenses donnent droit à un avantage fiscal:
- Epargne-pension,
- Pension alimentaire payée,
- Dons,
- Garde d’enfants,
- Isolation du toit,
- Exonération des dividendes,
- Bornes de recharge pour voitures électriques,
- Emprunt hypothécaire et assurance-vie individuelle,
- Titres-services,
- Chèques ALE ou chèques-travail de proximité,
- Voitures pour personnes avec un handicap,
- Assurance protection juridique
- L’investissement dans une start-up/scale-up (Tax Shelter),
font partie des dépenses donnant droit à un avantage fiscal. «Il faut s’assurer que tout ce qui permet d’avoir des réductions d’impôts a été repris dans la déclaration, notamment les frais de garde d’enfants. Normalement, un flux est fait de manière automatisée entre les services de gardes d’enfants pour qu’ils nous envoient l’information et qu’elle soit préremplie, mais ce n’est pas encore au point à 100%», concède Florence Angelici du SPF Finances.
5. Les immeubles, les prêts et les crédits hypothécaires: une vérification rapide dans sa déclaration d’impôts
Pour la majorité des citoyens, les différences entre ce qui est mentionné dans la déclaration préremplie et la réalité se trouvent dans le volet «immeubles» et «emprunts». «L’administration connaît les revenus cadastraux des immeubles en général, mais lorsque les affectations ont changé pendant l’année ce n’est pas toujours le cas», fait état Wilfried Niessen. Concernant les prêts, il peut y avoir des déductions sur leurs intérêts ou si la personne a eu droit à des bonus régionaux.
6. Le précompte mobilier retenu sur les dividendes
Sous certaines conditions, les dividendes ordinaires belges et étrangers des sociétés coopératives agréées et des sociétés à finalité sociale peuvent être exonérés d’impôt. Cette exonération est à demander dans sa déclaration. Les dividendes de constructions juridiques ou obtenus par l’intermédiaire de constructions juridiques, les dividendes d’organismes de placement collectif, les dividendes obtenus par l’intermédiaire de fonds communs de placement en sont exclus et doivent être déclarés, à moins qu’un précompte mobilier libératoire n’ait été retenu à la source.
7. Les comptes ou assurances-vie individuelle à l’étranger
Les titulaires, cotitulaires ou ex-titulaires d’un compte à l’étranger au cours de l’année doivent le mentionner dans leur déclaration d’impôts. Sont concernés: les comptes bancaires (courant, épargne, etc.) ouverts auprès d’une institution financière située à l’étranger, les comptes-titres étrangers utilisés pour détenir des titres financiers comme des actions, des obligations, etc., ainsi que les comptes de cryptomonnaies. Sont exemptés de déclaration les comptes Paypal, Google, etc., sauf s’ils sont liés à une activité professionnelle ou si de l’argent y figure toujours au-delà du délai strictement nécessaire du point de vue technique pour réaliser les transactions. «Les citoyens qui ont ouvert un compte Revolut, basé en Lituanie, doivent le déclarer», prend pour exemple Florence Angelici. Les comptes d’assurance-vie individuelles conclues auprès d’une entreprise d’assurance établie à l’étranger doivent aussi être déclarés dans le cadre XIII, rubrique B, de sa fiche d’impôts. «Elles sont rarement préremplies», constate Wilfried Niessen.