
Entre Vooruit et les syndicalistes flamands, le torchon brûle un peu plus à la veille du premier mai
Devant le syndicat socialiste ABVV, Conner Rousseau a payé les frais de la participation de son parti au gouvernement fédéral Arizona. Malgré les tentatives d’apaisement du socialiste, la rupture semble consommée.
Vooruit et le syndicat socialiste ABVV n’ont pu cacher cette année leurs divergences à la veille de la fête du travail. Depuis plusieurs années, le parti socialiste flamand a fait coutume de prononcer un discours aux côtés du président du syndicat rouge. D’habitude, cela se déroule dans une ambiance amicale, mais cette année, l‘atmosphère est apparue clairement tendue vu la participation de Vooruit à la majorité Arizona.
« Notre lutte sociale pour toutes ces personnes qui se lèvent tôt chaque matin est depuis toujours une lutte commune », a lancé Conner Rousseau, président de Vooruit. « Le 1er mai, nous célébrons cette lutte ensemble. Avec la mutualité et avec le syndicat. Et cela restera toujours ainsi. Même si cela suscite aujourd’hui quelques discussions au sein de notre famille. Mais pour tous ceux qui en doutent ou qui veulent semer le doute : nous restons une seule famille », a assuré M. Rousseau.
«Ce n’est pas une réforme, c’est une démolition»
Devant plusieurs figures de Vooruit, Bert Engelaar, secrétaire général du syndicat socialiste, a toutefois tempéré cet esprit de concorde: « Ils appellent ça une réforme. Mais ce n’est pas une réforme. C’est une démolition. Une punition. Des économies sur des dos cassés et des genoux usés », a-t-il dit au sujet de l’action du Fédéral.
Pour le syndicaliste, le gouvernement a testé la réaction de la population avec la réforme des pensions des fonctionnaires. « Ils ont bien observé leurs premières mesures. D’abord, ils s’en prennent aux fonctionnaires. Ils testent notre réaction. Et si celle-ci n’est pas assez forte ? Alors, ils placent tout le système de retraite en ligne de mire », a-t-il lancé. En économisant dans les dépenses publiques pour financer des équipements militaires, le gouvernement va en réalité créer un conflit à l’intérieur du pays, a encore mis en garde le syndicaliste.
« Une société où les grands-pères et grands-mères doivent faire des flexi-jobs, où les parents se plient en quatre pour éviter le burn-out, et où de jeunes gens dès 15 ans travaillent sans construire de droit, c’est une société qui est au bord de l’effondrement », a ajouté M. Engelaar.
Vooruit promet des économies «de manière sociale»
Conner Rousseau a quant à lui défendu la politique du gouvernement fédéral et assuré que Vooruit luttait pour réaliser des économies « de manière sociale ». « Tout le monde devra faire sa part, y compris les ultra-riches. Parce que ceux qui travaillent chaque jour donnent déjà une part importante de leur salaire. Il est donc juste que ceux qui gagnent des millions en actions contribuent aussi », a insisté le président de Vooruit.
Quant à l’augmentation des dépenses militaires, M. Rousseau a reconnu que ce n’était pas facile pour son parti. « Mais tout le monde sait qu’on ne peut pas arrêter Poutine avec un bouquet de fleurs. Tout le monde sait aussi que, en tant que petit pays, nous ne pouvons rien faire seul contre la Russie. Et tout le monde sait aussi que, si l’on appartient à un club, il faut payer sa cotisation. C’est pourquoi nous devons coopérer. Avec l’Europe et avec l’OTAN », a-t-il plaidé.